Sur les plateaux rouges d’Essassa, au sud-est de Ntoum, un chantier discret de dix hectares cristallise une autre vision du pouvoir. Loin des mégaprojets clinquants, le président Brice Clotaire Oligui Nguema y fait pousser un symbole silencieux mais puissant : celui d’une sécurité publique enracinée, respectée, et désormais, propriétaire.
Trente-et-un immeubles flambant neufs — R+1, à l’architecture soignée — y sortiront bientôt de terre. Ils accueilleront les policiers et leurs familles, dans un cadre que beaucoup n’osaient plus espérer : logements spacieux de deux à trois chambres, cuisines modernes, salons lumineux, douches et terrasses individuelles. Une véritable rupture avec les casernes vétustes qui ont longtemps abrité les forces de l’ordre gabonaises.
Mais la véritable révolution n’est pas seulement dans la brique. Elle est dans la philosophie du projet : un logement qui devient propriété. Une fois un montant abordable acquitté, le policier repartira avec un titre foncier en main. Un modèle de sécurisation résidentielle inédit dans les rangs de la fonction publique gabonaise, pensé à la fois comme levier d’ascension sociale et outil de fidélisation des effectifs.
Autour de ce noyau résidentiel, tout un écosystème intégré se construit : un centre de santé, une galerie marchande, des équipements sportifs, des aires de jeux. L’État vise ici la stabilité et le bien-être de ses agents, mais aussi la cohésion, en favorisant un quotidien harmonisé autour de l’uniforme et de la mission commune.
La Coordination de suivi des travaux multiplie les inspections surprises, tandis que la hiérarchie policière veille au respect du cahier des charges. Car ce camp pilote, voulu exemplaire, doit incarner la méthode Oligui : rigueur, rapidité et résultats visibles.
Bientôt, une clé et un badge — tel sera le double symbole de ce nouveau pacte entre la République et ses serviteurs en uniforme. À Essassa, la modernisation de la sécurité publique prend racine dans le concret. Ici, le progrès n’est pas spectaculaire, mais il est fondamental : on ne protège bien que lorsqu’on est soi-même protégé.
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