Gabon : Zita Oligui Nguema brise le silence et dénonce la spirale toxique des violences numériques

Cible d’un flot de propos irrévérencieux et désobligeants après la diffusion d’une courte vidéo appelant à la responsabilité en ligne, la Première dame du Gabon, Zita Oligui Nguema, a choisi de répondre sans artifice, apparaissant de nouveau sur les réseaux sociaux, simplement vêtue d’un T-shirt, pour porter un message clair : la violence numérique est une réalité qui frappe désormais tout le pays, et elle n’épargne personne.

« La violence numérique est réelle… Elle me touche également », a déclaré l’épouse du Chef de l’État, la voix empreinte d’une émotion contenue, laissant transparaître le choc provoqué par l’avalanche de commentaires haineux ayant suivi sa première intervention.

Une attaque ciblée qui révèle une crise nationale

Pour la Première dame, la réaction d’une partie du public à sa vidéo initiale illustre précisément le mal qu’elle entendait dénoncer : « Même lorsqu’un message de prévention devient la cible d’attaques, cela révèle l’ampleur du problème », note-t-elle, déplorant que certaines réactions se soient acharnées sur sa personne plutôt que sur le message porté.

« Une partie importante de ces réactions a ignoré la gravité du message pour s’attaquer à la personne. C’est cela, la violence numérique », regrette Zita Oligui Nguema, dont la calme détermination continue de marquer les esprits.

« Je dis stop aux violences numériques » : un appel national

Loin d’être intimidée, la Première dame a réaffirmé son engagement : « La violence numérique est réelle. Elle touche nos filles, nos femmes et nos familles. »

Et de conclure d’une voix douce mais ferme : « Je suis Zita Oligui Nguema. Je dis stop aux violences numériques. Pour nos filles, pour nos familles, pour la dignité de chacun, faisons du numérique un espace de responsabilité. »

Un appel qui résonne alors qu’Internet s’est progressivement transformé, au Gabon, en un terrain de batailles verbales et de dérives inquiétantes où injures publiques, humiliations, harcèlement et violences symboliques se multiplient.

Un débat que la Première dame place au cœur de la conscience collective

En choisissant d’incarner elle-même cette lutte et d’assumer publiquement les attaques dirigées contre elle, Zita Oligui Nguema ouvre un front culturel et sociétal inédit au Gabon. Son message dépasse sa personne : il interpelle un pays entier sur les dangers d’un numérique devenu trop souvent un espace de violence gratuite, d’humiliation et de déshumanisation.

Dans un contexte où le gouvernement s’attaque à la reconstruction des institutions et à la restauration des valeurs républicaines, la voix de la Première dame apparaît comme un repère moral nécessaire, rappelant que la dignité humaine doit rester un socle, y compris, et surtout, dans le monde virtuel.