Le verdict des urnes est tombé à Makokou, et il est sans appel pour Alain-Claude Bilie By Nze. C’est très clairement un échec cuisant, voire même historique, pour quelqu’un qui prétend se positionner comme un leader de l’opposition dans son fief politique. C’était inimaginable à l’époque de feu Pierre Mamboundou, André Mba Obame, Joseph Redjambé, Pierre-Louis Agondjo Okawé. C’est la preuve qu’il ne pèse pas grand-chose.
En effet, dans ce centre névralgique, où il avait lui-même glissé son bulletin de vote ce 16 novembre, les résultats traduisent un désaveu cinglant : sur 967 électeurs, 77,87 % ont choisi le « OUI », laissant le « NON », qu’il incarnait en partie, à un modeste 16,53 %. Il a été copieusement battu. Ce faible score, équivalent à seulement 157 votes en faveur du « NON », révèle bien plus qu’une simple contre-performance électorale. Il expose une fracture entre l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo et une population gabonaise résolue à tourner la page d’un système qu’il a longtemps servi.
Figure de proue du régime déchu, proche parmi les proches, fidèle parmi les fidèles d’Ali Bongo Ondimba, Alain-Claude Bilie By Nze fut à la fois porte-parole et ministre, ministre d’État, vice-Premier ministre, puis Premier ministre, incarnant un pouvoir jugé déconnecté des aspirations populaires. Son rôle au sein de l’ancien système, perçu comme hautement stratégique, car il était l’un des piliers d’un appareil politique révolu, et cela est aujourd’hui un lourd fardeau dans sa quête de reconversion politique. Mais cela risque d’être particulièrement difficile, sinon mission impossible.
Makokou, où il aurait pu espérer un soutien plus marqué, s’est finalement illustrée par un rejet profond comme dans tout le pays d’ailleurs. Ce revers reflète une défiance palpable envers celui qui se présente encore comme un stratège et un acteur incontournable. Nonobstant ses efforts pour redorer son blason et occuper une place dans le débat politique post-transition, le dernier Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba semble peiner à convaincre. Sa rhétorique et ses interventions répétées ne suffisent plus à masquer un manque de crédibilité aux yeux d’une population consciente de son passé.
Les électeurs de Makokou n’ont pas simplement rejeté ses arguments lors de ce référendum ; ils ont rejeté tout ce qu’il symbolise. Loin d’un bastion fidèle, la localité s’est transformée en un lieu de désaveu éclatant, où les urnes ont servi de tribune pour exprimer une profonde volonté de changement. Ce vote n’est pas qu’une défaite personnelle pour Alain Claude Bilie By Nze, il est également un signal fort envoyé à toute une classe politique issue de l’ancien régime.
La population gabonaise, portée par une nouvelle dynamique de liberté et de justice, refuse désormais de suivre aveuglément les figures du passé, aussi emblématiques soient-elles. Alors que le camp du « OUI » commémore une victoire nette et sans bavure, l’ancien ministre est confronté à une réalité brutale : l’heure du renouvellement politique au Gabon ne laisse que peu de place aux visages de l’ancien système. Ce revers à Makokou pourrait bien marquer le crépuscule de ses ambitions.
En politique, les urnes ne mentent pas. Et à Makokou, elles ont parlé haut et fort : le temps des discours sans fondement est révolu. Place à des actions sincères et à une vision tournée vers l’avenir.
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