C’est une victoire politique et symbolique majeure pour la Transition gabonaise. Le 15 juillet 2025, le Commonwealth a officiellement levé les sanctions qui frappaient le Gabon depuis le 30 août 2023, date du renversement du régime Bongo par un coup d’État militaire pacifique. Une décision saluée par le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui y voit la reconnaissance « de notre souveraineté » et la récompense des « efforts consentis depuis le début de la Transition ».
L’annonce de cette levée de sanctions a résonné comme un signal fort sur la scène diplomatique : le Gabon est de retour. Mieux encore, il revient dans le concert des nations non plus en marge ou sous surveillance, mais avec les attributs d’un pays engagé dans un processus de normalisation crédible, porté par une volonté réaffirmée de rupture avec les pratiques du passé.
Une stratégie de réengagement méthodique
Dès sa prise de pouvoir, le général président a pris soin de ne pas céder à la tentation de l’enfermement souverainiste. Loin de l’isolationnisme, Brice Clotaire Oligui Nguema a opté pour une diplomatie d’ouverture, multipliant les signaux d’apaisement à l’endroit des partenaires internationaux, sans jamais renier la légitimité populaire de son action.
Au fil des mois, la Transition a donné des gages : lancement d’un Dialogue national inclusif, calendrier électoral respecté, réintégration du Gabon au sein de l’Union africaine le 30 avril 2025, puis tournée diplomatique remarquée à Washington en juillet. Chaque étape a été pensée pour rassurer, expliquer, convaincre.
Le retour en grâce auprès du Commonwealth, où le Gabon n’est membre que depuis juin 2022, traduit la capacité du pays à redonner confiance à ses partenaires, y compris ceux les plus attachés aux standards démocratiques libéraux.
Une reconnaissance à haute valeur symbolique
« Le Gabon reprend toute sa place, avec dignité et responsabilité, dans le concert des nations », s’est félicité Oligui Nguema dans une déclaration empreinte de gravité et de fierté. Ce retour ne doit rien au hasard. Il est le fruit d’un travail souterrain mené tambour battant par la diplomatie gabonaise, dirigée par Régis Onanga Ndiaye, mais aussi par les relais parlementaires, les représentations diplomatiques à l’étranger, les experts juridiques mobilisés depuis un an pour plaider la cause gabonaise.
Cette levée de sanctions vient aussi couronner une nouvelle approche des relations internationales : celle d’un Gabon qui refuse la posture du quémandeur mais qui assume sa voix et son destin. Pour Oligui Nguema, il s’agit d’une confirmation : « Cette victoire est celle de notre engagement commun pour la restauration de l’État, de la justice et de l’honneur de notre Nation. »
Le temps de la normalisation
Dans les cercles du pouvoir, cette reconnaissance par le Commonwealth est perçue comme un indicateur de maturité du processus de transition. Alors que le pays se prépare à des élections législatives et locales en septembre 2025, censées marquer le retour à un ordre constitutionnel durable, la réintégration pleine et entière dans les organisations multilatérales donne un souffle nouveau à la dynamique enclenchée depuis un an.
Mais ce retour dans les bonnes grâces du Commonwealth n’est pas un chèque en blanc. Il engage. Il appelle à la rigueur, à la transparence et à la continuité des réformes. Surtout, il oblige à tenir la promesse formulée devant les Gabonais : refonder un État crédible, juste et moderne.
Alors que le Président Oligui Nguema entame la dernière ligne droite d’une Transition placée sous le double sceau de la restauration de l’autorité de l’État et de la légitimité populaire, cette levée de sanctions peut apparaître comme un adoubement tacite. Mais dans un contexte régional instable, elle constitue surtout un rappel clair : à Libreville, le monde observe. Et pour l’heure, il semble approuver.
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