Deux ans après la signature de la convention minière avec la République gabonaise, le projet de fer de Belinga entre dans sa phase active. Porté par la société Ivindo Iron, le méga gisement situé dans la province de l’Ogooué-Ivindo sort enfin de l’ombre, révélant à la fois les ambitions industrielles du pays et la vision stratégique de son président, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le 2 juillet 2025, au ministère des Mines, les responsables d’Ivindo Iron ont présenté un état d’avancement détaillé de leurs opérations. À la manœuvre : Christian Magnagna, président du conseil d’administration de la société, et Ed Kalajzic, son directeur général. L’objectif : démontrer que Belinga n’est pas un mirage de plus dans le paysage minier gabonais, mais bel et bien un projet d’avenir — structurant, inclusif et conforme à la doctrine économique de la Cinquième République.
« Nous opérons dans la droite ligne de la transformation industrielle voulue par le Chef de l’État », a déclaré Christian Magnagna en préambule.
L’accélération d’un dossier historique
Longtemps considéré comme un serpent de mer, le projet Belinga prend aujourd’hui une tournure résolument concrète. Près de 117 000 mètres de forage ont déjà été réalisés, des infrastructures commencent à voir le jour, et le dialogue avec les communautés locales s’intensifie. C’est le résultat d’une volonté politique claire : celle du président Oligui Nguema de sortir les richesses naturelles du Gabon du cycle de l’exportation brute, pour les intégrer dans une chaîne de valeur nationale.
Sous la supervision étroite du ministre des Mines, Giles Nembe, le projet bénéficie d’un accompagnement constant de l’État, preuve de l’importance stratégique qui lui est accordée au sommet de l’appareil exécutif. Il incarne la nouvelle approche du pouvoir en place : souveraineté économique, équité territoriale et responsabilité sociale.
Un triptyque : performance, impact, durabilité
Belinga ne se limite pas à l’exploitation d’un gisement. Il est pensé comme un modèle intégré de développement, articulé autour de trois piliers :
• La performance industrielle, avec des investissements massifs, une ingénierie de pointe et des perspectives à long terme ;
• L’impact social, notamment à travers la création d’emplois, la construction d’écoles, de centres de santé, et des projets agricoles tels que la transformation du manioc ;
• Le respect de l’environnement, avec des études d’impact rigoureuses, des projets de compensation écologique, et une approche inclusive du développement.
« Nous avons plusieurs projets communautaires actifs et de nouveaux chantiers agricoles en préparation », a précisé Ed Kalajzic, insistant sur la co-construction avec les populations riveraines.
3 milliards pour les infrastructures publiques
Dans les six prochains mois, plus de 3 milliards de FCFA seront investis dans des infrastructures d’utilité publique : routes, bâtiments sociaux, ouvrages hydrauliques. Ce chiffre, loin d’être anecdotique, traduit un changement de paradigme dans la manière d’exploiter les ressources au Gabon. Pour Oligui Nguema, chaque exploitation minière doit bénéficier d’abord au pays réel, celui des territoires oubliés, des jeunes sans avenir et des familles rurales.
Derrière la technicité du projet, il y a donc une doctrine : refuser l’extraversion économique, renforcer l’autonomie du Gabon, et ancrer la transition en cours dans des projets tangibles.
Un signal fort envoyé aux partenaires internationaux
En recevant régulièrement les dirigeants d’Ivindo Iron et en suivant de près l’évolution du projet, le président gabonais envoie un message sans ambiguïté : le temps des promesses non tenues est révolu. Il s’agit désormais de transformer chaque ressource en levier de croissance réelle, tout en veillant à l’adhésion sociale et à la préservation de l’environnement.
Ce pragmatisme assumé renforce la crédibilité du Gabon auprès des bailleurs de fonds, des opérateurs privés et des pays partenaires. Dans un contexte mondial où les minerais critiques et les projets d’infrastructure deviennent des enjeux géostratégiques, Libreville entend tirer son épingle du jeu avec méthode, rigueur et patriotisme économique.
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