Lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux au couple présidentiel, le président du Conseil économique, social et environnemental, Séraphin Moudounga, a pris la parole pour répondre aux critiques visant la légitimité des militaires dans la gestion de l’État. Un discours fort appuyé par des exemples historiques qui a été fortement salué par des applaudissements nourris.
Dans un contexte où certains remettent en question la compétence des forces armées à exercer le pouvoir politique, Séraphin Moudounga a rappelé l’importance de leur rôle dans la consolidation d’un régime naissant. « Lorsqu’il y a un basculement vers un nouveau régime, il est bon que ce soient les initiateurs de ce basculement qui assurent sa consolidation avant de laisser le bébé se débrouiller par lui-même », a-t-il déclaré. Ces mots, forts et symboliques, résonnaient comme une réponse claire à ceux qui estiment que les militaires devraient se cantonner aux casernes.
Appuyant son propos par des références historiques marquantes, Séraphin Moudounga a cité deux figures emblématiques, incarnant à ses yeux le rôle déterminant des militaires dans la stabilisation des États modernes : George Washington, premier président des États-Unis, qui, après les guerres
d’indépendance, fut appelé à consolider les bases démocratiques du jeune État, notamment en supervisant l’application de la Constitution de 1789. « Aux États-Unis, après les guerres d’indépendance, c’est le général George Washington qui a été appelé à consolider le processus démocratique nouvellement né », a-t-il rappelé, suscitant une salve d’applaudissements.
Charles de Gaulle, Général de Brigade, qui, dans un contexte de crise politique en France, fut sollicité par le président René Coty pour stabiliser la nation en crise sous la IVᵉ République. « Le Général de Gaulle, après avoir taillé la Constitution de 1958 et institué le régime semi-présidentiel, n’a pas laissé le bébé entre les mains d’ouvriers mal habillés », a-t-il souligné, déclenchant une nouvelle vague d’approbation dans l’assistance.
En évoquant ces exemples, Séraphin Moudounga établit un parallèle entre ces figures historiques et le contexte politique actuel au Gabon. Il a souligné que les militaires, souvent perçus comme des garants de l’ordre, peuvent également jouer un rôle déterminant dans la construction et la consolidation d’un État. Cela pour dire que le Général de Brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, Président de la République, et Chef de l’État avait les épaules pour poursuivre la consolidation du processus engagé le 30 août 2023.
Pour l’orateur, ces deux modèles l’un issu de la plus vieille démocratie au monde, l’autre de l’une des plus solides d’Europe témoignent que l’implication des forces armées dans la transition politique peut être synonyme de stabilité et de réussite, à condition qu’elle soit bien menée. Avec ce discours, Séraphin Moudounga a habilement légitimé le rôle des militaires à la tête de l’État en s’appuyant sur des exemples tirés de l’Histoire mondiale.
Son intervention, saluée par l’audience, semble destinée à renforcer la confiance en la transition politique actuelle et à rappeler que, parfois, les hommes en armes peuvent aussi tailler les fondations solides des démocraties modernes. Dans une période charnière pour le Gabon, ces paroles ne manqueront pas de faire résonner un écho dans les débats politiques et sociaux.
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