Avec l’élection triomphale de Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidence de la République, le Gabon tourne une page et en ouvre une nouvelle. Derrière cette victoire historique, obtenue avec 94,85 % des suffrages, une silhouette discrète mais déterminée attire désormais les regards : Zita Oligui Nguema, quatrième Première Dame de l’histoire du Gabon, femme de l’ombre appelée à devenir une figure centrale d’un pays en reconstruction.
« C’Bon. C’est fait. Merci au peuple gabonais pour le soutien. Félicitations M. le Président. » Quelques mots publiés sur ses réseaux sociaux, au soir du 12 avril, mais porteurs d’une charge émotionnelle et politique forte. Dans leur simplicité se devine une posture : celle d’une femme mesurant la gravité de l’instant, sans chercher à s’imposer dans l’arène, mais prête à s’y inscrire avec humilité.
Une fondation, une vision
Zita Oligui Nguema n’est pas une novice des questions sociales. À travers sa fondation Ma Bannière, elle mène depuis plusieurs années un travail de proximité, ancré dans les réalités du quotidien gabonais. Elle écoute, agit, soutient – souvent loin des projecteurs. Ce style discret, presque effacé, tranche avec celui de ses prédécesseures.
D’un côté, Édith Lucie Bongo, figure maternelle engagée dans les questions de santé publique. De l’autre, Sylvia Bongo Ondimba, dont l’omniprésence à la tête de nombreuses fondations et son influence controversée ont fini par lasser une partie de l’opinion. Entre ces deux figures, Zita Oligui Nguema pourrait bien incarner un équilibre nouveau : celui d’une Première Dame connectée au peuple, sans ostentation, tournée vers l’humain plutôt que vers les fastes du pouvoir.
La Première Dame, un rôle à réinventer ?
Le contexte institutionnel inédit de cette élection, premier scrutin présidentiel de la transition démocratique entamée en 2023, pourrait offrir à Zita Oligui Nguema un cadre d’action inédit. Des voix s’élèvent déjà pour que le rôle de la Première Dame soit clarifié, voire encadré par la future Constitution de la Cinquième République. Un tournant qui permettrait d’ancrer cette fonction dans un véritable périmètre d’action publique, au service de causes sociales majeures.
Les attentes sont nombreuses. Éducation des jeunes filles, soutien aux familles rurales, santé maternelle, accès aux droits fondamentaux… Le terrain est vaste et Zita Oligui Nguema a déjà les fondations d’un engagement solide. Reste à savoir quelle bataille elle choisira de porter en priorité, et comment elle s’y engagera.
Une figure d’équilibre dans une République en gestation
Dans un pays encore marqué par des décennies de centralisation du pouvoir, de promesses non tenues et de frustrations sociales, la Première Dame peut devenir une boussole morale, une présence rassurante dans un exécutif appelé à réconcilier l’État et les citoyens. Et Zita Oligui Nguema semble incarner ce souffle nouveau : une figure apaisée, proche, et profondément gabonaise.
Elle n’a pas encore parlé longuement. Elle n’a pas encore agi publiquement dans sa nouvelle fonction. Mais déjà, elle inspire. Parce que dans l’histoire d’un peuple, certains visages deviennent des repères avant même d’être des actrices de l’Histoire.
Le Gabon s’éveille à une nouvelle époque. Et dans cet élan, Zita Oligui Nguema s’impose comme un symbole de continuité douce, de refondation par l’écoute, et de leadership féminin réinventé. Une Première Dame au service du peuple. Une Première Dame de la reconstruction.
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