À la dynastie déchue, aux héritiers désemparés, aux fossoyeurs de la République qui découvrent aujourd’hui les vertus du droit et les grâces du silence : avez-vous donc la mémoire aussi courte, alors que vos états de service furent longs et funestes ?
Faut-il vous rappeler que le Gabon, pendant 52 ans, a vécu sous le règne d’un clan ? Une monarchie républicaine sans foi ni loi, où la fortune publique a été convertie en patrimoine privé, où les opposants devenaient des cibles et les richesses, des trophées personnels.
Oui, parlons-en. Parlons de 1990, de 2009, de 2016. Des lendemains électoraux tachés de sang, des corps sans vie dans les rues, des cris étouffés dans les commissariats. Parlons de Joseph Redjambé, d’Agondgo Okawé, de Germain Mba, de Ndouna Depenaud, et de tant d’autres dont les noms se perdent dans les couloirs de la terreur d’État. L’histoire n’a pas effacé leurs traces, mais vous, vous faites mine de ne jamais les avoir croisés.
Parlons aussi des prisons pleines d’innocents, des arrestations arbitraires, des tortures institutionnalisées, des détentions préventives sans fin. Parlons de l’opération MAMBA, et plus encore de l’opération Scorpion, où la lutte contre la corruption s’est transformée en purge sélective.
Et surtout, qui osera évoquer l’état de santé de BLA, ce compatriote brisé, victime directe de votre machine répressive ? Vous-même, Sylvia Bongo Ondimba, aviez eu du mal à le reconnaître tant la maladie causée par les sévices subis l’avait réduit à l’état d’ombre. Voilà le vrai visage de vos méthodes : la souffrance maquillée en justice, la persécution habillée en vertu.
Et maintenant que la page se tourne, vous voudriez vous faire passer pour victimes ? Vous osez parler de séquestration ? Mais quelle ironie ! Le peuple gabonais, lui, a été séquestré pendant un demi-siècle. Il a été privé d’avenir, d’espoir, de liberté.
Vous réclamez justice ? Le Gabon réclame vérité. Vous invoquez les droits de l’homme ? Nous vous opposons les droits du peuple. Et si plainte, il doit y avoir, alors que ce soit le peuple qui dépose la sienne contre un demi-siècle de confiscation du destin national.
Restez donc dans le silence, là où le respect vous aurait encore offert l’élégance de l’oubli. Car désormais, le pays avance. Il a un Président digne, debout, enraciné dans la foi du peuple et la volonté divine. Un Chef en pleine possession de ses moyens physiques, mentaux, moraux et patriotiques. Un homme, un vrai. Hier, ce pays était semblable à Sodome et Gomorrhe, vous avez détruit nos mœurs, notre identité et notre fierté d’être Gabonais.
Alors que les larmes sèchent et que la République se reconstruit, votre comédie n’amuse plus personne. À force de vouloir rejouer l’histoire, vous risquez de la voir vous rattraper. Et ce jour-là, ce n’est pas dans la presse que vous plaiderez votre cause, mais dans les livres d’histoire, à la rubrique des erreurs à ne plus jamais commettre.
Par Excellence Chancel Kongo
Lobbyiste international, Consultant stratégique, Conseiller spécial du Président mondial de l’OMEX, et patriote intransigeant
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