La décision du Président de la République, Chef de l’État et Chef du Gouvernement, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, de transformer sur place nos ressources naturelles, notamment le manganèse, est non seulement salutaire, mais aussi stratégiquement cohérente. Cette orientation politique redonne du sens à la souveraineté économique du Gabon. Mais pour aller plus loin, il est impératif d’y adosser une volonté forte : celle de faire émerger des champions nationaux dans tous les secteurs clés de notre économie.
Aucun pays ne se développe durablement sans s’appuyer sur des entreprises locales fortes, c’est un fait. Nous devons, en toute urgence, investir dans la formation et le financement d’acteurs économiques gabonais dans les filières prioritaires, à commencer par l’agroalimentaire. Pourquoi ne pas imaginer, dans chaque province, des entrepreneurs gabonais structurés, formés, soutenus, capable de produire localement ce que nous consommons ? Cette approche réduirait drastiquement notre dépendance aux importations et permettrait une meilleure maîtrise des prix sur le marché.
Il est temps de sortir du réflexe qui consiste à attendre tout de l’État. Quand près de 40 % du budget national est absorbé par les salaires, et que ce chiffre menace d’atteindre les 50 %, nous flirtons avec une zone critique, une récession déguisée. La Fonction publique ne peut plus être l’unique horizon professionnel de nos concitoyens. Il nous faut désormais créer massivement de l’emploi par l’entrepreneuriat, en reproduisant des modèles qui ont fait leurs preuves ailleurs, à l’image du Nigeria avec Aliko Dangote. Pourquoi n’aurions-nous pas des Dangote gabonais, dans le bois, dans l’agriculture, dans la transformation des matières premières et dans l’agroalimentaire ?
Je suis prêt, avec les partenaires internationaux que je mobilise, à initier un partenariat structurant avec l’État gabonais, en vue de former, financer et accompagner l’éclosion de ces champions nationaux. Il ne s’agit plus de distribuer des financements à perte. Il s’agit de bâtir une stratégie d’État, avec une main-d’œuvre qualifiée, une fiscalité incitative et un cadre juridique protecteur, notamment en limitant les importations de produits de base comme le poulet, pour faire de la place au produit gabonais.
Entreprendre est difficile. Voilà pourquoi il faut du courage politique pour instaurer une taxe spéciale destinée à renforcer les entreprises gabonaises qui s’engagent dans cette voie. Il est temps d’oser, il est temps d’agir, il est temps de construire l’indépendance économique du Gabon, par les Gabonais et pour les Gabonais.
Par Excellence Chancel Kongo,
Lobbyiste gabonais de renommée internationale et conseiller spécial du président mondial de l’OMEX
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