Alors que le paysage politique gabonais est secoué par une vague de démissions au sein de l’ancien parti au pouvoir, la mise en place des commissions chargées de la réforme des partis politiques et de la répartition des sièges électoraux arrive à un moment particulièrement opportun. Le spectacle désolant offert par cette formation politique, jadis hégémonique, met en lumière l’urgence d’une refondation du système partisan.
En effet, dans un communiqué conjoint publié ce week-end, le Ministre de la Réforme et des Relations avec les Institutions et son homologue de l’Intérieur ont annoncé la tenue, ce lundi 19 mai 2025 à 14h, de deux premières réunions des comités de rédaction des avant-projets de loi : l’un au ministère en charge de la réforme institutionnelle, l’autre au Palais des Sports. Des rencontres techniques capitales qui devront jeter les bases d’une nouvelle architecture politique, en droite ligne des recommandations du Dialogue National Inclusif.
Il faut dire que cette initiative tombe à pic. Car pendant que les experts planchent sur l’assainissement du champ politique, l’opinion assiste, médusée, à une série de démissions au sein de l’ex-parti au pouvoir, sur fond de règlements de comptes internes et d’intimidations pathétiques émanant d’une direction désorientée. Certains responsables n’hésitent pas à menacer ou à dénoncer publiquement les dissidents, oubliant au passage qu’un parti politique est une organisation à adhésion libre… et à départ tout aussi libre.
Ce climat de déliquescence illustre à lui seul la nécessité d’encadrer le fonctionnement des partis, de fixer des règles claires en matière de gouvernance interne, de financement, de représentativité et de renouvellement démocratique. Le vide juridique ou les imprécisions actuelles ont trop longtemps laissé place aux dérives, aux clans, à l’opacité et à une personnalisation outrancière des structures.
L’ouverture des travaux des commissions législatives représente donc un signal fort. Elle matérialise la volonté du nouvel exécutif d’instaurer un jeu politique plus sain, plus transparent et mieux régulé. Au-delà des partis, c’est toute la mécanique démocratique qui est appelée à être revue, notamment à travers une répartition équitable des sièges électoraux, enjeu clé pour garantir la représentativité des territoires et la légitimité des futurs scrutins.
À ce tournant charnière de notre histoire institutionnelle, la refonte du système partisan pourrait permettre d’éviter à l’avenir les scènes d’implosion et de confusion qui émaillent actuellement l’actualité. Car en démocratie, il ne saurait y avoir de République solide sans des partis politiques crédibles, responsables et respectueux des règles du jeu.
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