C’est une nouvelle démonstration d’un pouvoir de proximité que le Président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema a offerte ce 16 juin 2025, en se rendant sur les lieux où plusieurs familles ont été impactées par les travaux d’aménagement du Boulevard de la Transition, vaste chantier d’envergure censé reconfigurer durablement le visage urbain de Libreville.
Une descente sur le terrain symbolique
En tenue sobre, sans protocole lourd, le Chef de l’État est allé au contact direct des populations affectées, écoutant récits de détresse et témoignages de résilience. Loin des discours convenus, c’est un Président à l’écoute, attentif aux mots simples des citoyens confrontés à l’incertitude et au dénuement temporaire, que les riverains ont vu se tenir dans la poussière des chantiers.
Il a rendu hommage à une compatriote anonyme, qui a offert gîte et soutien à plusieurs sinistrés. Ce geste de solidarité, salué par le chef de l’État, incarne selon lui « l’âme fraternelle du Gabon », cet esprit communautaire que l’on croyait affaibli mais qui resurgit dans les moments d’épreuve.
Un projet stratégique, une vigilance politique
Si Oligui Nguema n’a pas éludé la douleur de ceux qui ont dû quitter leurs habitations, il a rappelé la portée structurante du projet de réaménagement en cours : le Boulevard de la Transition n’est pas qu’un axe routier, c’est le symbole d’une modernisation urbaine assumée, destinée à anticiper les mutations démographiques et économiques du Grand Libreville.
Face aux critiques, parfois virulentes, et aux tentatives d’exploitation politique de la situation, un proche du palais Rénovation a indiqué : « Aucune manœuvre politicienne ne détournera l’État de ses objectifs. Mais le chef de l’État veillera à ce que chaque citoyen soit traité avec justice et humanité. »
Une commission d’enquête pour apaiser les tensions
Dans une volonté d’objectivité et de transparence, Oligui Nguema a annoncé la création d’une commission d’enquête indépendante, chargée d’examiner cas par cas les situations individuelles. Composée de représentants de l’administration, de juristes et d’acteurs de la société civile, cette instance devra évaluer les conditions d’indemnisation, vérifier les procédures administratives et proposer des solutions personnalisées.
Entre fermeté et compassion
Cette visite s’inscrit dans une stratégie plus large : celle d’un pouvoir en action, soucieux de l’équilibre entre transformation structurelle et cohésion sociale. En s’attaquant à l’urbanisme informel tout en prônant une justice réparatrice, Oligui Nguema tente de construire une nouvelle légitimité : celle d’un Président bâtisseur, mais humain.
Reste à savoir si cette commission tiendra ses promesses et si les réparations annoncées suffiront à concilier impératifs de modernisation et respect des droits fondamentaux. Car c’est là, au fond, que se jouera le vrai test de la transition.
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