Longtemps reléguée au rang de promesse politique, la décentralisation prend enfin corps au Gabon. Dans la commune de Ntoum, à une quarantaine de kilomètres de Libreville, un édifice municipal flambant neuf est en train d’émerger, incarnant la volonté du Chef de l’État de rapprocher l’administration des citoyens et de rééquilibrer les dynamiques territoriales.
À l’entrée de la ville, les grues s’activent. Une mairie de type R+2, aux lignes sobres et modernes, s’élève au cœur du Komo-Mondah. Plus qu’un bâtiment administratif, cette construction représente un signal fort de l’État gabonais : celui d’un nouveau pacte territorial fondé sur la proximité, l’efficacité et la dignité.
Le projet n’est pas anodin. Il est le fruit d’une impulsion présidentielle remontant aux premiers mois de la Transition. À l’époque, Brice Clotaire Oligui Nguema – alors président de la Transition – apposait sa signature au bas du texte fondateur de l’opérationnalisation de la politique de décentralisation. Un acte fondateur désormais suivi d’effets tangibles.
Un outil au service de la population
Une fois achevée, la mairie de Ntoum abritera tous les services essentiels : état civil, police municipale, inspection, hygiène, mais aussi les bureaux du maire et de ses adjoints. Une salle polyvalente est également prévue pour accueillir les cérémonies civiles, les rencontres communautaires ou les initiatives citoyennes. Une première dans cette commune, qui souffrait jusqu’ici d’un manque criant d’infrastructures administratives adaptées.
« C’est un symbole de respect pour les citoyens », confie un notable de la ville. « On sent que l’État commence à s’intéresser réellement à nous, pas seulement à travers les discours. » Le bâtiment a aussi un impact économique : les chantiers génèrent des emplois directs et indirects, et préfigurent l’arrivée de nouvelles dynamiques locales.
Ntoum, carrefour stratégique du Grand Libreville
Longtemps perçue comme une banlieue dortoir de la capitale, Ntoum veut désormais jouer un rôle moteur dans la recomposition urbaine du Grand Libreville. Sa position géographique en fait un point de passage obligé vers la future ville de Libreville 2, en construction à quelque 80 km. Une ville nouvelle pensée pour décongestionner l’actuelle capitale et préparer l’avenir démographique et économique du pays.
Dans ce contexte, la construction de la nouvelle mairie marque un tournant dans l’organisation du territoire. Elle illustre cette volonté de rompre avec le centralisme librevillois pour installer durablement une administration de terrain, connectée aux besoins des populations. Un premier jalon, sans doute, mais aussi une étape stratégique dans l’ambition présidentielle de refonder les équilibres territoriaux du Gabon.
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