Le 11 novembre 2025, l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) a vibré au rythme de la réflexion et de l’innovation. Sous l’impulsion du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD Gabon), l’établissement a accueilli une journée d’échanges autour du Rapport mondial sur le développement humain 2025 (RMDH), placée sous le thème évocateur : « Une affaire de choix : individus et perspectives à l’ère de l’intelligence artificielle ».
Cette rencontre, d’une importance stratégique pour le Gabon, a réuni un public pluridisciplinaire : membres du Gouvernement, diplomates, universitaires, chefs d’entreprise, représentants de la société civile et étudiants. Objectif : interroger la place de l’intelligence artificielle (IA) dans la transformation du modèle de développement national et explorer ses implications pour l’avenir du pays.
Un rendez-vous d’excellence et de prospective
L’événement a été marqué par la présence de Dr Simplice Désiré Mamboula, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de Mark-Alexandre Doumba, ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, de Rokya Ye-Dieng, Représentante résidente du PNUD, et de Abdou Abarry, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale.
Tous ont salué cette initiative, qui vise à faire de l’université un véritable laboratoire d’idées pour anticiper les mutations économiques et sociales induites par les technologies émergentes. La présence du gouverneur du Haut-Ogooué et du directeur général de Comilog a également témoigné de l’intérêt croissant du secteur privé et des autorités locales pour les innovations portées par la jeunesse.
Des jeunes au cœur de la révolution numérique
La journée a été ponctuée par la présentation de projets innovants conçus par les étudiants de l’USTM, illustrant leur créativité et leur maîtrise des outils numériques. Trois d’entre eux ont été distingués par des prix d’excellence :
• Nganga IA, un chatbot dédié à la valorisation et la transmission de la culture gabonaise ;
• Agent IA Gabon, un assistant numérique de gestion pour les administrations et les PME ;
• Diboti Gabon, une intelligence artificielle d’aide au petit commerce et à la logistique locale.
Ces initiatives démontrent que l’IA peut devenir un vecteur concret de développement humain, en répondant aux besoins du quotidien tout en stimulant l’entrepreneuriat et la créativité nationale.
Des échanges riches et participatifs
Les discussions ont débuté par la projection d’un court-métrage sur les enjeux de l’intelligence artificielle, avant de se poursuivre avec un panel de haut niveau consacré au thème : « L’IA dans l’économie et la société gabonaise : quel avenir ? Comment l’IA peut-elle faire progresser le bien-être ? »
Une table ronde participative a ensuite exploré les « Perspectives de l’utilisation de l’IA dans la transformation de l’économie gabonaise », avec la participation active d’universitaires et de représentants du secteur privé.
Le ministre Mark-Alexandre Doumba a, pour sa part, animé une communication remarquée sur « IA et entrepreneuriat : opportunités pour les startups et les innovateurs gabonais », soulignant que le numérique représente un levier essentiel pour la diversification économique. Une interaction inédite avec l’IA conversationnelle Perplexity a également permis d’illustrer les capacités concrètes de ces technologies dans le domaine éducatif.
L’IA comme moteur du développement humain
Présenté en ouverture, le Rapport mondial sur le développement humain 2025 apporte une lecture approfondie de cette révolution technologique. Il distingue l’ère de l’IA des précédentes mutations numériques, en mettant en lumière ses impacts directs sur les capacités humaines, les choix individuels et les modèles de société.
Le rapport propose trois axes d’action prioritaires :
1. Construire une économie de la complémentarité, fondée sur la collaboration entre humains et IA plutôt que sur la substitution.
2. Orienter l’innovation avec intention, en alignant la recherche et le développement technologique sur les besoins sociaux.
3. Investir dans les capacités humaines, par le renforcement de l’éducation, de la santé et des compétences critiques.
Ces orientations visent à garantir que l’IA soit un outil de progrès collectif, et non un facteur d’exclusion ou de dépendance technologique.
Le Gabon face à ses choix
Dans un contexte où la 5e République gabonaise place l’innovation, la souveraineté numérique et la formation des jeunes au cœur de son action, cette journée de réflexion prend une résonance particulière. Le Gabon dispose d’atouts solides : une jeunesse connectée, une urbanisation dynamique et une politique numérique ambitieuse.
Mais comme le souligne le rapport, tout dépendra des choix stratégiques que feront les décideurs et les citoyens : l’IA peut soit accentuer les inégalités, soit devenir un levier de justice sociale et de prospérité partagée.
Une feuille de route pour l’avenir
Le PNUD Gabon a réaffirmé son engagement à accompagner le pays dans la mise en place d’un cadre national de réflexion et d’action sur l’intelligence artificielle, à travers la création d’un UNIPOD à l’USTM, un pôle d’innovation et de dialogue entre l’État, le monde universitaire, le secteur privé et la société civile.
Cette initiative vise à définir une feuille de route claire pour l’intégration de l’IA dans les politiques publiques, en cohérence avec les priorités nationales : éducation, santé, emploi, gouvernance et inclusion sociale.
Au terme des travaux, les participants ont unanimement salué cette journée comme une étape fondatrice d’une vision gabonaise de l’intelligence artificielle, au service du développement humain et du progrès collectif.
L’USTM s’affirme ainsi comme un catalyseur de réflexion et d’innovation, positionnant le Gabon à l’avant-garde des nations africaines prêtes à transformer l’intelligence artificielle en moteur durable de croissance et d’équité.































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