
Le gouvernement gabonais a franchi un nouveau cap dans la réforme de son appareil sécuritaire environnemental. Réuni en Conseil des ministres le 29 décembre, sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de l’État et président du gouvernement, l’exécutif a adopté deux textes structurants visant à moderniser et renforcer la gouvernance du corps autonome paramilitaire des Eaux et Forêts.
Au cœur de cette réforme : un projet d’ordonnance portant statut particulier des personnels et un projet de décret définissant les attributions et l’organisation de ce corps stratégique. Une initiative qui s’inscrit dans la volonté présidentielle de professionnaliser les forces paramilitaires, tout en adaptant l’État aux nouveaux défis sécuritaires, écologiques et économiques.
Professionnaliser et protéger les agents
Le premier texte adopté vise à doter les personnels des Eaux et Forêts d’un statut juridique adapté à la nature sécuritaire de leurs missions. Selon le communiqué final du Conseil des ministres, cette réforme répond à la nécessité de corriger les insuffisances observées dans l’application du Code forestier et d’offrir un cadre clair, cohérent et protecteur aux agents.
Il s’agit, pour l’exécutif, d’améliorer la gestion des ressources humaines, tout en garantissant une protection socio-professionnelle conforme aux risques inhérents aux missions de terrain : lutte contre l’exploitation illégale, surveillance des espaces protégés, interventions en zones isolées et parfois hostiles.
L’ordonnance fixe ainsi des règles générales applicables aussi bien aux personnels paramilitaires de carrière qu’aux agents non permanents. Elle prévoit également des mécanismes d’intégration encadrés, des parcours de formation adaptés pour les écogardes et les agents de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), traduisant la volonté présidentielle de renforcer les compétences techniques et opérationnelles du corps.
Une architecture opérationnelle renforcée
Le second texte, relatif à l’organisation et aux attributions du corps autonome paramilitaire des Eaux et Forêts, introduit une nouvelle architecture opérationnelle, structurée autour d’un Commandement en chef et d’états-majors spécialisés.
Cette organisation vise à doter le corps d’une chaîne de commandement plus lisible et plus efficace, adaptée à des missions exercées dans des zones à forte contrainte opérationnelle. Le dispositif couvre un large spectre d’actions : gestion de la filière forêt-bois, protection de la biodiversité et des ressources hydriques, investigations judiciaires, interventions spécialisées, gestion des parcs nationaux et génie forestier.
L’objectif est clair : améliorer la coordination, la discipline et l’efficacité opérationnelle, notamment face à des défis croissants tels que le conflit homme-faune, la déforestation illégale, le braconnage et les trafics transfrontaliers.
Sécurité environnementale et souveraineté nationale
Ces réformes s’inscrivent dans une vision plus large portée par le président Oligui Nguema : faire de la sécurité environnementale un pilier de la souveraineté nationale. En renforçant la gouvernance des corps paramilitaires dédiés à la protection des ressources naturelles, l’État gabonais entend mieux préserver son patrimoine forestier et faunique, tout en sécurisant des secteurs économiques clés.
Le Conseil des ministres a rappelé que l’ambition est de « renforcer la coordination des missions opérationnelles, la discipline et l’efficacité du corps paramilitaire des Eaux et Forêts », afin d’améliorer la surveillance, le contrôle et la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles.
À travers ces textes, le chef de l’État confirme une ligne directrice constante : un État plus structuré, des forces mieux organisées et une gouvernance fondée sur l’efficacité et la responsabilité, au service d’un développement durable maîtrisé.































Discussion about this post