Le 16 août 2024, lors de la célébration du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance du Gabon, SE le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, SEM Général de Brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, a prononcé un discours très attendu. Premier grand discours depuis le coup de la libération « coup de libération » du 30 août 2023, il visait essentiellement à apaiser la nation tout en esquissant la vision internationale du Gabon.
Selon Ike Ngouoni Aila Oyouoni, ancienne voix forte du Palais Rénovation du bord de mer, sous Ali Bongo Ondimba et aujourd’hui à la tête de sa propre agence de communication en France, ce discours était avant tout tourné vers le renforcement de la cohésion nationale. Après cinq années de détention dans le cadre de l’opération Scorpion, une opération qui était plus un règlement de compte politique qu’autre chose, Ike Ngouoni a affiné son regard sur les enjeux communicationnels au sommet de l’État gabonais.
Dans son analyse, Ngouoni met en lumière l’accent mis par le Chef de l’État sur les défis intérieurs. Le discours, en effet, traitait en grande partie des enjeux nationaux, soulignant la nécessité de restaurer la confiance et la stabilité après une période tumultueuse. Toutefois, les aspects internationaux n’ont pas été négligés. Le Général Président a évoqué la reconstruction progressive de la souveraineté du Gabon sur la scène mondiale. Pour Ngouoni, cette déclaration est importante, car elle montre la volonté du Numéro Un Gabonais de repositionner le Gabon comme un acteur important à l’international, tout en rappelant les conséquences potentielles d’une mauvaise image du pays à l’extérieur.
En effet, l’ancien porte-parole souligne que la réputation internationale du Gabon influence directement les investissements étrangers et les conditions de financement. « Une mauvaise image se paie comptant », rappelle-t-il, en mettant en garde contre les taux d’intérêt majorés et les impacts négatifs sur l’économie gabonaise. Il propose ainsi de se concentrer sur des secteurs dans lesquels le Gabon peut exceller, notamment l’économie verte, qui inclut l’agriculture, l’énergie, et plus particulièrement les enjeux climatiques et forestiers.
Ce proche de l’ancien Dircarb d’Ali Bongo, en l’occurrence, Brice Laccruche Alihanga, qui est un expert en communication, voit dans ces secteurs un potentiel immense pour le Gabon. Le pays, souvent perçu comme une «solution» aux problématiques environnementales grâce à ses vastes ressources naturelles, peut non seulement renforcer sa position sur la scène internationale, mais aussi diversifier son économie et créer des milliers d’emplois pour les jeunes Gabonais.
Il insiste sur l’urgence de «conserver ce qui vaut, réformer ce qu’il faut», selon les mots de Benjamin Disraeli, et préconise de poursuivre la trajectoire tracée par le régime précédent tout en y apportant les ajustements nécessaires. Pour lui, la clé réside dans l’appropriation par la population des enjeux liés au climat et à la forêt, une appropriation qui, selon lui, a fait défaut par le passé.
Avec ce décryptage, Ike Ngouoni Aila Oyouoni, libéré de sa détention et désormais libre de s’exprimer, démontre son retour sur la scène publique et sa volonté de jouer un rôle actif dans la reconstruction du futur du Gabon.
Son analyse, riche de son expérience passée et de sa passion pour la communication, pose un regard critique, mais constructif sur les défis auxquels fait face le Gabon, tout en soulignant les opportunités à saisir pour le pays dans les années à venir. Ike Ngouoni, compte bien être un acteur de ce Gabon nouveau.
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