
Dans un tournant inattendu de la vie politique gabonaise, Alain-Claude Bilie-By-Nze, Pierre-Claver Manganga Moussavou, Albert Ondo Ossa, et Ali Akbar Onanga Y’Obegue, jadis adversaires acharnés, tiendront une conférence de presse conjointe ce 8 janvier à Libreville. L’initiative, annoncée comme un geste de responsabilité nationale, interpelle par l’unité affichée de ces anciens poids lourds du pouvoir, aujourd’hui privés de leurs privilèges. Leur discours portera sur la démocratie, l’inclusivité et la légitimité du processus électoral, mais leur convergence soulève une question cruciale : s’agit-il d’une quête sincère pour le renouveau démocratique ou d’un front commun dicté par la perte de leur influence ?
Longtemps divisés par des ambitions personnelles et des visions divergentes, ces « frères ennemis » semblent soudain réunis par une réalité commune : celle de la déchéance politique. L’ancien Premier ministre, l’ex-Vice-président, et deux figures ministérielles notoires, tous marginalisés par les réformes en cours, pourraient voir dans cette conférence une opportunité stratégique. En critiquant l’avant-projet de Code électoral à quelques mois de la présidentielle d’août 2025, ils tenteront de peser sur le processus de transition, espérant réaffirmer leur pertinence sur l’échiquier politique. Ce geste, présenté comme une volonté d’unité nationale, apparaît aussi comme une manœuvre pour reconquérir des privilèges perdus.
Si leur déclaration conjointe sera scrutée pour ses propositions sur l’avenir démocratique du Gabon, elle met également en lumière une constante de la scène politique nationale : la capacité des anciens dignitaires, même opposés, à s’unir lorsque le pouvoir leur échappe. Derrière les discours sur la transparence et l’État de droit, beaucoup voient un bal politique orchestré par des ambitions personnelles, où l’unité de façade cache une lutte acharnée pour revenir sur le devant de la scène.





























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