« Il est des moments dans la vie d’une nation où le courage consiste simplement à dire la vérité. »
C’est avec ces mots forts que Justine Judith Lekogo, citoyenne engagée et actrice de la société civile, a choisi de s’exprimer face à l’émotion croissante suscitée par les opérations de démolition actuellement en cours dans la capitale.
Face à la douleur des familles touchées, mais aussi à la confusion entretenue autour du statut de certains terrains, elle appelle à la lucidité collective : « Depuis des décennies, des opérations de déguerpissement ont été engagées, souvent précédées d’indemnisations. Des compensations ont bel et bien été versées, parfois dès les années 1980. Pourtant, dans plusieurs quartiers, des occupants sont revenus, d’autres ont acquis ou vendu ces terrains en toute connaissance de cause. »
Au cœur de sa déclaration, une réalité trop longtemps ignorée : le désordre foncier est devenu une norme tolérée, parfois même encouragée par l’inaction administrative. Un désordre que le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est engagé à corriger dans le cadre de la transition républicaine en cours. « Pendant trop longtemps, nous avons collectivement accepté l’irrégularité comme norme, espérant que le flou juridique durerait indéfiniment », déclare-t-elle.
Mais elle prévient : « Le respect de l’intérêt général impose des décisions parfois douloureuses, mais nécessaires. »
Un appel à la responsabilité partagée
À ceux qui occupent encore illégalement les emprises de projets publics, elle lance un message clair et digne : « Il est temps de se préparer à partir dans la dignité. Le déguerpissement n’est pas une surprise. C’est l’aboutissement d’un processus enclenché depuis longtemps. »
Et à l’État, elle adresse également un message fort : « Que cette opération ne soit pas seulement une démonstration de force. Qu’elle soit aussi l’occasion de repenser en profondeur notre politique foncière, d’assainir les pratiques, de renforcer la transparence et de reconstruire un lien de confiance durable entre administration et citoyens. »
Justine Judith Lekogo conclut avec espoir : « Libreville ne pourra être plus juste, plus ordonnée, plus humaine, que si nous acceptons ensemble de poser les fondations de la vérité. »
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