Le 4 septembre dernier, Abdelaziz Branly Oupolo, Ambassadeur, Haut Représentant de la République gabonaise près le Royaume du Maroc, a conduit une visite guidée à l’unité avicole Fellous Mabrouk de Meknès. Réputée pour son élevage de volailles de qualité fermière, cette structure est considérée comme l’une des plus modernes du pays. Objectif : tirer parti de l’expérience marocaine afin de bâtir un modèle avicole gabonais innovant, durable et économiquement structuré.
Une décision politique forte
Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par une mesure historique prise par le gouvernement gabonais : l’interdiction des importations de poulets de chair à compter du 1er janvier 2027. Annoncée le 30 mai dernier, cette décision traduit la volonté du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, de renforcer la souveraineté alimentaire nationale, de réduire la dépendance extérieure et de stimuler la production locale. Pour les autorités, il s’agit moins d’un simple choix conjoncturel que du lancement d’un nouveau paradigme agricole et économique.
En clair, l’objectif est double : garantir une meilleure sécurité alimentaire pour les Gabonais et créer les conditions d’une économie plus diversifiée, capable de générer de la valeur ajoutée sur place.
Le modèle marocain comme source d’inspiration
Durant cette immersion, la délégation gabonaise a pu découvrir les avancées majeures de l’unité Fellous Mabrouk :
• Production intégrée et hautement mécanisée ;
• Normes sanitaires strictes respectant les standards internationaux ;
• Alimentation automatisée et fermes climatisées pour améliorer la productivité ;
• Une capacité d’incubation de 240 000 poussins par semaine, avec un projet d’extension à 600 000.
« La modernisation constante du secteur avicole marocain représente un exemple inspirant pour notre pays », a souligné l’ambassadeur gabonais. En effet, l’entreprise alimente un vaste réseau d’éleveurs avec des poussins à haut rendement, incarnant ce que le Gabon souhaite développer sur son propre territoire : un écosystème compétitif et performant.
Une stratégie alignée avec la vision présidentielle
Depuis son accession au pouvoir, le Président Brice Clotaire Oligui Nguema n’a eu de cesse d’insister sur la nécessité de repenser l’économie gabonaise en profondeur. Son credo : mettre fin à la dépendance excessive vis-à-vis des importations, diversifier les filières productives et garantir aux populations des produits locaux de qualité. La réforme avicole en cours s’inscrit dans cette ligne directrice.
Au-delà de la simple substitution aux importations, Libreville entend bâtir une véritable filière avicole intégrée, articulée autour de plusieurs piliers :
• Le développement de capacités locales de production ;
• La stimulation des investissements privés ;
• La création d’un tissu entrepreneurial rural dynamique ;
• L’amélioration de la qualité sanitaire des produits ;
• Et la création d’emplois pour les jeunes et les femmes dans les zones rurales.
Le Gabon à l’heure des choix stratégiques
Avec cette interdiction programmée des importations de poulets de chair, le Gabon se place face à un défi majeur : transformer une contrainte en opportunité pour structurer une filière nationale solide. En s’inspirant d’expériences réussies, comme celle du Maroc, le pays ambitionne d’aller plus vite et plus loin.
La visite de Meknès ne représente donc pas une simple mission technique, mais bien une étape clé d’une stratégie nationale ambitieuse. En donnant le ton, le Président Oligui Nguema confirme son rôle de chef d’État réformateur, soucieux de doter le Gabon d’instruments concrets pour atteindre la souveraineté alimentaire et soutenir la diversification économique.
Le pari est audacieux, mais il traduit une conviction profonde : un Gabon qui produit ce qu’il consomme et consomme ce qu’il produit sera un Gabon plus fort, plus souverain et plus prospère.
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