Le Gabon est secoué par des révélations fracassantes issues de deux enquêtes parlementaires dévoilant des « désastres financiers » au sein du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS) et des irrégularités flagrantes dans la privatisation de la Société Nationale des Bois du Gabon (SNBG). Les rapports, remis le 16 mai au Premier ministre Raymond Ndong Sima, dénoncent une gestion catastrophique et des pertes colossales, mettant en péril l’avenir économique du pays.
Des Dysfonctionnements Majeurs au FGIS
Le FGIS, créé en 1998 et restructuré en 2012, devait initialement gérer le patrimoine de l’État gabonais au profit des générations futures. Cependant, les résultats de l’enquête parlementaire peignent un tableau sombre. Malgré l’adoption d’un plan stratégique ambitieux pour 2020-2025 visant à faire du FGIS un pilier de la transformation économique du Gabon, les députés ont découvert que la structure est minée par des dysfonctionnements graves.
« La copie présentée au chef du gouvernement de la Transition indique tout le contraire de ce qui était prévu », souligne la Primature. Les députés ont constaté que le FGIS ne réalise aucun bénéfice mais continue de distribuer des dividendes. Jean François Ndongou, président de l’Assemblée nationale de la Transition, a exhorté le gouvernement à revoir de fond en comble la gestion de cette entité essentielle. « Nous souhaitons que votre gouvernement examine la gestion du FGIS et que nous revenions à des bonnes pratiques de gestion d’une entreprise », a-t-il déclaré.
La Vente Controversée de la SNBG
L’enquête sur la privatisation de la SNBG a révélé des erreurs de procédure et des pratiques douteuses. La société, spécialisée dans le bois, a été vendue pour seulement 1 million de francs CFA à Gabon Special Economic Zone (GSEZ), une somme dérisoire pour une entreprise de cette envergure. Les députés ont critiqué cette vente, qui s’est déroulée en dehors des normes légales, et ont mis en lumière le non-respect des droits des employés, plusieurs d’entre eux n’ayant pas été indemnisés conformément au Code du travail.
Un député de la Transition a affirmé que « plus de cent milliards de francs CFA ont été gaspillés depuis la création du FGIS », ajoutant que l’acquéreur de la SNBG bénéficie d’exonérations fiscales et douanières injustifiées et ne dispose même pas de siège. Cette situation a provoqué une indignation généralisée, les parlementaires demandant une révision immédiate du processus de privatisation.
Vers une Action Gouvernementale Décisive
Les deux rapports, qui seront également transmis au président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et au président de la Cour des comptes, Alain Christian Iyangui, offrent au gouvernement deux voies d’action : revoir le management des deux entités et, si nécessaire, engager des poursuites judiciaires contre les responsables des fautes de gestion. La Primature a assuré que des mesures seront prises pour examiner minutieusement ces affaires et restaurer la confiance dans la gestion des ressources publiques.
Le Gabon se trouve à un tournant critique, et la réponse du gouvernement à ces scandales financiers sera déterminante pour l’avenir économique du pays.
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