À cette question qui taraude certains esprits au Gabon et ailleurs, le OUI, semble être une évidence au regard du déroulé des évènements. En effet, le 30 août dernier, le Gabon a vécu un chapitre marquant de sa jeune démocratie avec l’arrivée au pouvoir via le « Coup de libération » orchestré par les Forces de Défense et de Sécurité, réunies au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions « CTRI » du Général de Brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Mais cet homme n’est pas un inconnu des sphères de décisions gabonaises bien au contraire. Formé à l’école du feu Président Omar Bongo Ondimba, dont il a été l’aide de Camp, Brice Clotaire Oligui Nguema possède une maîtrise parfaite des arcanes du pouvoir au Gabon. Ce n’est donc pas surprenant que celui qui a libéré le pays incarne aujourd’hui l’espoir de toute une nation. Depuis son accession au pouvoir, en l’occurrence pour conduire cette sensible période de Transition, les appels à sa candidature ne cessent de se multiplier, que ce soit au sein de la population ou parmi l’élite politique. Sa popularité est telle qu’il n’a, en réalité, aucun adversaire capable de le bousculer. Si le premier responsable du CTRI décide de se présenter aux prochaines élections, sa victoire semble assurée, sauf en cas de coup de théâtre improbable.
Sauf que la tâche qui l’attend est titanesque, le chantier est immense et le Président de la Transition devra faire preuve de fermeté, car au-delà de la Restauration des Institutions et du rétablissement de l’ordre au sommet de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema va devoir faire face à d’autres défis importants : par exemple, mettre définitivement fin à certaines pratiques peu orthodoxes qui ont plongé ce pays, petit par sa démographie (2 millions d’habitants), mais grand par sa richesse, dans une spirale de corruption négative.
Au Gabon, pour se maintenir au pouvoir, l’ancien régime avait instauré des règles dignes de la mafia sicilienne. Dans ce pays, le culte de l’argent facile prédomine, et la voie la plus rapide vers l’enrichissement ou la réussite sociale passe par la combine : notamment, surfacturer l’État, percevoir des rétrocommissions, profiter de petits privilèges accordés par l’exécutif, et caser ses proches dans l’administration à des postes inutiles, mais grassement rémunérés, avec voitures et logements de fonction, chauffeurs et billets d’avion en business class.
Sous le long règne des Bongo, les primes en liquide dépassaient souvent les salaires, et celles-ci n’étaient guère indexées sur la performance, elles étaient devenues un dû. Pis encore, ces comportements indélicats venaient de ceux qui étaient censés montrer l’exemple. Même un simple MAKAYA, en réussissant à gravir les échelons, finissait par reproduire ce schéma, malgré ses intentions initiales. Chacun son tour, était être le mot d’ordre. La phrase célèbre était : « Est-ce que c’est moi qui vais venir changer les choses ? »
C’est dans cette « culture » d’un autre temps, plus propice à la gabegie qu’au sursaut, que réside le principal défi de Brice Clotaire Oligui Nguema. Pour que le Gabon puisse enfin exprimer son potentiel inouï, le Chef de l’État doit impérativement réussir à briser cet obstacle. Sinon, le Gabon demeurera un pays de roitelets, où les richesses sont dilapidées au détriment de l’intérêt national. Cette Transition est donc une bénédiction pour ce peuple qui a trop souffert.
Avec une telle mission devant lui, Brice Clotaire Oligui Nguema, n’a pas droit à l’erreur en ce sens qu’il incarne plus qu’un simple chef d’État en transition. Il est reflet d’un espoir renouvelé pour le Gabon, de l’espérance de voir enfin ce pays exploiter pleinement ses ressources et offrir un bien-être à ses citoyens.
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