Un nouvel engagement d’envergure vient renforcer la position du Gabon comme l’un des champions mondiaux de la conservation. En marge de la COP30 à Belém, le pays a conclu un accord d’intention de 180 millions de dollars, soit plus de 102 milliards de FCFA, destiné à soutenir la mise en œuvre de son ambitieux programme « Gabon Infini ». Cette initiative bénéficie du soutien de The Nature Conservancy, du Fonds de préservation de la biodiversité au Gabon, du Bezos Earth Fund et du Fonds pour l’environnement mondial, qui rassemblent ensemble 94 millions de dollars de dons complétés par 86 millions de dollars de financements publics.
Cet effort collectif vise à porter à 30 % la part du territoire gabonais placée sous protection, contre environ 15 % actuellement. Une telle ambition inscrit le Gabon dans la lignée des nations précurseurs comme le Brésil, le Kenya ou la Namibie, qui s’appuient également sur le modèle PFP pour garantir un financement durable et structuré de leurs politiques environnementales.
Le Gabon, couvert à près de 90 % de forêts tropicales, occupe une place centrale dans le bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie. Ce vaste patrimoine naturel abrite une biodiversité exceptionnelle, protège des espèces menacées, stocke des milliards de tonnes de carbone et joue un rôle déterminant dans la régulation climatique mondiale. La préservation des forêts gabonaises dépasse donc largement l’enjeu national pour devenir un pilier des efforts internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques.
Le programme « Gabon Infini » s’appuie sur une stratégie de long terme. Il prévoit la protection de plusieurs millions d’hectares de forêts et d’écosystèmes marins supplémentaires, tout en renforçant la gestion des zones déjà classées. Les autorités ambitionnent également d’améliorer les conditions de vie de plus de 100 000 personnes, notamment grâce à des projets de développement local, à la promotion d’activités économiques durables et à une meilleure implication des communautés dans la gestion des aires protégées. L’objectif est d’instaurer un modèle de conservation qui associe protection des ressources, amélioration du bien-être des populations et dynamisation des territoires.
Cet accord intervient dans la continuité de l’échange dette-nature finalisé quelques semaines avant le coup d’État de 2023. Grâce à cette opération, le Gabon avait restructuré 500 millions de dollars de dettes, ce qui a permis de consacrer une partie des fonds à la préservation des zones côtières. Avec « Gabon Infini », le pays renforce sa diplomatie environnementale, attire des ressources internationales et consolide son image de laboratoire mondial des politiques de conservation.
En adoptant cette approche fondée sur la permanence, le Gabon rejoint d’autres pays africains et latino-américains engagés dans une transition écologique durable. Ce modèle, qui a fait ses preuves au Costa Rica et dans certaines régions amazoniennes, garantit une visibilité financière sur plusieurs décennies et offre aux États la possibilité de planifier une gestion rigoureuse et transparente de leurs écosystèmes.
Avec cet accord historique, le Gabon confirme son statut de leader africain dans la lutte pour la préservation du climat et de la biodiversité, tout en ouvrant un nouveau chapitre pour le développement durable du continent.






























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