Les pelleteuses sont en marche. À une soixantaine de kilomètres de Libreville, dans la localité d’Andem, les premiers engins de chantier ont entamé, le dimanche 3 août 2025, les travaux du futur aéroport international du Gabon. Annoncé depuis plusieurs mois, le projet entre dans sa phase concrète et symbolise l’ambition du Président Brice Clotaire Oligui Nguema de repositionner son pays comme une plateforme stratégique au cœur de l’Afrique centrale.
Un projet présidentiel d’envergure
Lancé officiellement le 28 mars 2025 par le chef de l’État, ce nouvel aéroport est bien plus qu’un équipement logistique : il constitue un marqueur fort de la transition en cours et de la volonté présidentielle de rebâtir les fondations économiques du pays. Estimé à 220 milliards de FCFA (soit environ 363 millions de dollars), ce projet confié au groupe burkinabè Ebomaf, s’intègre dans un vaste programme d’infrastructures qui redéfinit les priorités du Gabon.
« C’est un projet structurant pour le pays, pourvoyeur d’emplois, de connectivité et de transformation territoriale », a déclaré le ministre en charge du Transport, lors de la visite de terrain. Le chantier s’étendra sur une surface de près de 30 000 hectares, avec un pavillon présidentiel, des parkings, des installations techniques de haut niveau, et des liaisons directes avec les zones économiques de Libreville, Owendo, et l’intérieur du pays.
Un pilier du programme Libreville 2
L’aéroport s’inscrit dans la stratégie urbaine et logistique « Libreville 2 », censée décongestionner la capitale tout en offrant des infrastructures adaptées à une croissance métropolitaine durable. Un contournement routier, en chantier depuis octobre 2024, reliera Andem au port d’Owendo. Objectif : désenclaver les flux industriels et faciliter l’acheminement des biens et des personnes.
Pour Mahamadou Bonkoungou, PDG d’Ebomaf, ce projet marque aussi une étape dans « l’exportation d’un savoir-faire africain au service d’États ambitieux ». La société promet une livraison dans les standards internationaux, intégrant les impératifs environnementaux, urbains et sociaux.
Une ambition régionale affichée
Sous la présidence Oligui Nguema, le Gabon entend tirer profit de sa position géographique pour devenir un hub aérien régional, capable d’attirer des compagnies africaines, européennes et asiatiques. Si Libreville est aujourd’hui desservie par quelques grandes lignes, l’enjeu est désormais de s’imposer comme une alternative crédible à Douala, Brazzaville ou Pointe-Noire.
« Le président n’agit pas pour l’immédiat. Il trace les lignes d’un Gabon réconcilié avec son avenir », glisse un conseiller à la présidence. Derrière cette infrastructure, c’est toute une vision de souveraineté économique, de mobilité accrue et de rayonnement régional qui se dessine.
Des voix critiques sur le front écologique
Mais le projet ne fait pas l’unanimité. Plusieurs ONG locales ont tiré la sonnette d’alarme quant à la déforestation massive autour du site. Elles appellent à une transparence accrue sur les mesures d’atténuation des impacts écologiques et à une réelle inclusion des communautés locales dans les bénéfices du projet.
Interrogé à ce sujet, un responsable gouvernemental a confirmé que des études d’impact environnemental sont en cours, « conformément aux standards de la Banque africaine de développement et à l’agenda vert du gouvernement ».
Un pari sur l’avenir
Ce chantier s’ajoute à une série de projets structurants lancés depuis la mise en place de la transition, sous l’impulsion directe de Brice Clotaire Oligui Nguema. Le Président mise sur des infrastructures de qualité pour relancer la croissance, restaurer la confiance et bâtir les bases d’une future émergence. Si les défis sont nombreux — délais, environnement, financement —, la vision, elle, est clairement assumée : faire du Gabon un État moderne, ouvert et mieux connecté à son continent.
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