Deux ans après le « coup de libération », Brice Clotaire Oligui Nguema a présidé, le 30 août 2025, la 2e édition, et première édition tournante, de la Journée nationale de la Libération, organisée à Tchibanga, dans la province de la Nyanga. Une cérémonie qui s’est voulue à la fois solennelle, populaire et hautement symbolique.
Tchibanga, la cité du « feu de brousse » chère à Nyonda Makita, figure de la lutte pour la dignité, a vibré au rythme de la Fête nationale de la Libération. Devant un parterre de personnalités – vice-présidents de la République et du gouvernement, membres du cabinet, commandants en chef des forces de défense et de sécurité, société civile, confessions religieuses, corps diplomatique, dignitaires locaux et une foule nombreuse, le Chef de l’État a donné tout son éclat à cet événement, voulu comme un moment de communion nationale.
Une célébration hautement symbolique
La cérémonie a été marquée par des rituels républicains forts : levée des couleurs, exécution du Chant de la Libération, décorations de l’Ordre national de la Libération attribuées à des civils et militaires ayant contribué au succès du « coup de libération » et au processus de Transition. S’y sont ajoutées des prestations culturelles, notamment celles des peuples autochtones, et une imposante parade militaire et paramilitaire qui a associé, fait rare, des personnalités civiles.
La journée s’est conclue dans une ambiance festive avec la finale du « tournoi de la Libération » au stade Dialogue de Tchibanga, symbole du lien que le Président entend entretenir avec la jeunesse et le sport comme facteur de cohésion.
L’hommage de la Nyanga et le message présidentiel
Honorés par cette délocalisation, les Nynois ont salué l’attention constante du Chef de l’État et sa volonté de rapprocher les institutions du peuple. Pour Oligui Nguema, le choix de Tchibanga ne doit rien au hasard : il s’agit, a-t-il souligné, d’un clin d’œil à la mémoire de Nyonda Makita et d’un appel renouvelé au refus de toute forme d’asservissement.
« Choisir la Nyanga, c’est rappeler que la délocalisation de la célébration traduit notre aspiration à une réelle indépendance économique des collectivités locales et, partant, du Gabon », a martelé le Président dans un discours où il a invité les Gabonais à rester fidèles aux idéaux du 30 août 2023.
Du coup de la Libération à la Ve République
Instituée par décret le 22 janvier 2024, la Journée nationale de la Libération vise à graver dans la mémoire collective l’acte du 30 août 2023, lorsque les militaires du CTRI avaient décidé de mettre un terme à un système miné par l’injustice et la mauvaise gouvernance, ouvrant ainsi la voie à une refondation des institutions.
Depuis son accession à la magistrature suprême, Oligui Nguema s’attelle à transformer cette « rupture » en véritable renaissance. Réformes institutionnelles, refonte du cadre légal, modernisation des infrastructures, grands travaux de désenclavement, promotion d’une gouvernance transparente : les chantiers sont nombreux et nourrissent l’espoir d’un État plus équitable.
Une fête ancrée dans la mémoire et tournée vers l’avenir
La célébration de Tchibanga s’inscrit donc dans une double logique : commémorer un acte fondateur de la Ve République et projeter la nation vers une nouvelle étape de son histoire, où souveraineté, dignité et prospérité doivent constituer les piliers du contrat social.
Deux ans après le coup de la Libération, Oligui Nguema entend rappeler que le 30 août ne doit pas seulement être un souvenir glorieux, mais un creuset permanent de vigilance, d’unité et de renaissance nationale.
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