Le samedi 12 avril 2025, les Gabonais ont fait un choix clair : celui du changement. À une majorité écrasante, ils ont porté à la tête de la République le général Brice Clotaire Oligui Nguema, mettant ainsi un terme officiel à la transition politique amorcée le 30 août 2023. Proclamé élu par la Cour constitutionnelle de la transition le 25 avril avec 94,85 % des suffrages exprimés, le nouveau président a prêté serment devant la nation le samedi 3 mai, devenant le tout premier chef d’État de la Cinquième République du Gabon.
Une trajectoire singulière : de soldat à président
Né le 3 mars 1975 à Ngouoni, dans le Haut-Ogooué, Brice Clotaire Oligui Nguema incarne l’unité dans la diversité gabonaise. Fils d’un enseignant originaire du Woleu-Ntem et d’une mère téké, il symbolise une double appartenance ethnique et culturelle. Après une scolarité brillante au lycée d’État de Port-Gentil, il intègre en 1997 l’Académie royale militaire de Meknès au Maroc, où il se forge une solide éthique de discipline et de loyauté.
L’homme du système devenu acteur de la rupture
Officier d’élite, il est rapidement nommé aide de camp d’Omar Bongo Ondimba, puis poursuit son ascension sous Ali Bongo, occupant plusieurs postes de représentation diplomatique, notamment au Maroc et au Sénégal. En 2019, il revient au pays pour diriger la DGSS (renseignement militaire), avant d’être promu à la tête de la Garde républicaine en avril 2020. Il devient alors un pilier du système sécuritaire national.
Le 30 août 2023 marque un tournant historique : à la suite d’une élection contestée, un coup de force met fin à plus d’un demi-siècle de pouvoir Bongo. Oligui Nguema est porté à la tête du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), avec une triple mission : restaurer l’ordre constitutionnel, réformer les institutions, et rendre la souveraineté politique au peuple.
Deux ans de refondation républicaine
Sous son autorité, le CTRI engage des réformes sans précédent : rédaction d’une nouvelle Constitution, rééquilibrage des pouvoirs, création de l’ACER (Autorité de contrôle des élections et du référendum), réforme du Code électoral. Le 2 mai 2025, veille de son investiture, le communiqué 073 annonce la dissolution du CTRI, considérant la mission accomplie. Un geste fort, symbolique de la soumission des militaires aux institutions républicaines, et de la volonté d’enraciner la légitimité démocratique.
Une élection plébiscite, un mandat de haute attente
C’est le jour de ses 50 ans, le 3 mars 2025, qu’Oligui Nguema officialise sa candidature à la présidentielle, avec le soutien du Rassemblement des bâtisseurs (RDB). Le slogan, « Nous bâtissons ensemble », résume une ambition collective : consolider les acquis de la transition, bâtir un État moderne, juste, et inclusif.
Le scrutin du 12 avril est massivement suivi. Il est salué pour son organisation rigoureuse et transparente, marquant un pas significatif vers une démocratie apaisée et crédible. Le 13 avril, les résultats provisoires confirment une large victoire, consolidée par la Cour constitutionnelle le 25 avril.
Sept années pour relever le pari du renouveau
Désormais président élu, Brice Clotaire Oligui Nguema entame un septennat lourd de responsabilités, mais aussi riche de promesses. Il devra traduire les aspirations populaires en politiques concrètes, faire vivre les principes de justice, de rigueur et de solidarité, et poursuivre le travail de reconstruction entamé depuis 2023.
Ce mandat est historique : il ne s’agit plus d’une transition, mais de l’ancrage durable d’un nouveau contrat social entre l’État et les citoyens. Le CTRI a disparu, mais l’espoir demeure. Et avec lui, l’engagement d’un président dont la parole donnée est désormais la boussole d’un peuple en quête de renouveau.
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