Dans son traditionnel débat « Missélé eba’a », l’analyste politique, communicant et ancien porte-parole de la Présidence de la République, Monsieur Télesphore Obame Ngomo a livré une réflexion lucide, claire, limpide et sans détour sur la responsabilité en politique, en réponse aux appels à l’annulation des récentes élections législatives et locales.
D’entrée de jeu, Télesphore Obame Ngomo dénonce l’irresponsabilité politique de certains acteurs qui, selon lui, confondent liberté d’opinion et dérive autoritaire. « Comment peut-on demander au Président de la République d’annuler tout un processus électoral sans verser dans un autoritarisme inacceptable en démocratie ? », interroge-t-il avec fermeté.
Appuyé sur des chiffres officiels, il souligne qu’à peine une vingtaine de bureaux de vote ont connu des irrégularités sur plus de 2 500 recensés, relativisant ainsi les accusations de fraude massive. Pour lui, cette réalité rend tout appel à une reprise totale du scrutin « déraisonnable et politiquement dangereux ».
Il rappelle que la situation électorale d’août 2023, marquée par une forte tension et une crise de légitimité, ne saurait être comparée à celle de septembre 2025, où les manquements observés « relèvent davantage de dysfonctionnements isolés que d’un système frauduleux organisé ».
Comparer les deux contextes, estime-t-il, revient à « verser dans une exagération déplorable » et à travestir la réalité politique actuelle.
Dans une charge virulente, Télesphore Obame Ngomo pointe du doigt l’hypocrisie de certains acteurs politiques et de la société civile, accusés d’avoir troqué leurs idéaux démocratiques contre des calculs personnels. Ceux qu’il appelle « les chantres de la démocratie d’hier » seraient devenus, selon lui, « les meilleurs pratiquants des méthodes qu’ils dénonçaient jadis ».
Il fustige « la tricherie honteuse opérée dans certains bureaux de vote » et le spectacle politique qu’offrent aujourd’hui ceux qui, hier encore, réclamaient un État de droit. « Ils ne militaient pas pour les principes, mais pour leur positionnement au sommet de l’État », martèle-t-il.
Télesphore Obame Ngomo invite le Chef de l’État à « garder la tête froide » et à ne pas se laisser entraîner dans un « chantier mortifère pour la démocratie ».
Il appelle par ailleurs les services de renseignement à demeurer vigilants face aux manœuvres de ce qu’il qualifie de « vermine politique », afin de préserver l’esprit de la Cinquième République en construction.
Dans un ton grave et patriote, il conclut : « C’est quand les temps sont durs qu’on reconnaît les purs et les durs. »
Télesphore Obame Ngomo s’impose une fois de plus comme l’une des voix les plus critiques et mesurées du débat public gabonais. Son appel à la responsabilité, à la retenue et à la vigilance résonne comme un plaidoyer pour une maturité politique et une démocratie apaisée, à l’heure où le pays poursuit son processus de refondation institutionnelle.
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