Sous l’impulsion de Brice Clotaire Oligui Nguema, le Gabon continue de redessiner les contours de sa démocratie. Le chef de l’État vient d’entériner une réforme politique majeure : la reconfiguration du Parlement avec 145 députés, dont deux sièges désormais réservés à la diaspora, et 70 sénateurs, dans un souci affirmé de meilleure représentativité territoriale et démographique.
Cette réforme – la plus significative depuis plus d’une décennie – ne se limite pas à un simple ajustement des chiffres. Elle s’inscrit dans une volonté plus large de refondation institutionnelle entamée depuis la transition enclenchée en août 2023. Objectif affiché : assainir le jeu politique, restaurer la confiance et poser les jalons d’une Ve République résolument moderne.
« Il ne peut y avoir de démocratie sans représentativité, ni de République sans responsabilité », martèle un proche conseiller du Palais du bord de mer.
La diaspora entre enfin dans l’Hémicycle
L’un des signes forts de cette réforme reste l’entrée de la diaspora dans l’arène parlementaire. Loin d’être symbolique, cette double représentation pour les Gabonais de l’étranger répond à une revendication ancienne, longtemps ignorée. Ces millions de citoyens vivant à Paris, Montréal ou Casablanca participeront désormais pleinement aux décisions nationales.
Un signal politique clair que le président Oligui Nguema envoie à ceux qui, depuis l’exil ou la périphérie, doutaient encore de la rupture annoncée.
Un Parlement plus dense, pour une République plus proche
Avec 145 députés et 70 sénateurs, les nouvelles institutions se veulent plus proches des réalités locales, selon les auteurs des avant-projets de loi. Ce redécoupage électoral tient compte des disparités démographiques et géographiques, tout en corrigeant les déséquilibres de représentation accumulés.
« Dans certaines provinces, un député représentait jusqu’à 80 000 électeurs, tandis qu’ailleurs, ils étaient moins de 20 000. Ce n’était ni juste, ni efficace », confie un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur.
Des partis politiques sous haute surveillance
Mais Oligui Nguema ne s’arrête pas là. Le second pilier de la réforme vise les partis politiques, souvent décriés pour leur opacité, leur faible structuration et leur instrumentalisation électorale.
Le nouveau texte prévoit des obligations strictes : siège physique identifiable, compte bancaire audité, organes statutaires fonctionnels. Et un ultimatum : six mois après la promulgation de la loi pour se conformer, sous peine de radiation pure et simple.
Fini les formations fantômes, souvent créées à la veille des élections pour servir des ambitions personnelles ou manipuler la cartographie politique. L’heure est à la professionnalisation et à la transparence.
Oligui, stratège ou réformateur ?
Dans les cercles diplomatiques à Libreville, la question revient en boucle : le général-président est-il un stratège en quête de légitimité ou un réformateur convaincu ? À en croire plusieurs observateurs, la réponse pourrait être les deux.
Depuis sa prise de pouvoir, Brice Clotaire Oligui Nguema soigne sa méthode : gouverner autrement, réconcilier l’État et ses citoyens, réhabiliter les institutions. Et jusqu’ici, le tempo est maîtrisé, avec des actes qui donnent corps aux promesses.
L’élargissement du Parlement et la refonte du système partisan marquent une nouvelle étape vers un État plus équilibré et plus responsable.
Discussion about this post