À peine installé à la tête de l’État, le président Brice Clotaire Oligui Nguema poursuit la mise en place des hautes institutions de la République. Ce lundi 5 mai 2025, le secrétaire général de la présidence, Guy Rossatanga-Rignault, a annoncé la nomination de Séraphin Moundounga au poste de vice-président de la République, conformément aux dispositions de la Constitution adoptée le 19 décembre 2024.
Cette décision s’inscrit dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel, engagé avec l’investiture du chef de l’État le 3 mai dernier, et traduit la volonté du nouveau pouvoir d’installer un exécutif fort, équilibré et crédible.
Un poste clé dans la nouvelle architecture républicaine
Prévues par la Constitution, les fonctions de vice-président de la République sont à la fois symboliques et stratégiques. Aux côtés du président, le vice-président peut le représenter dans les grandes rencontres internationales, conduire des missions spécifiques ou encore coordonner des dossiers transversaux d’intérêt national. En cas d’empêchement temporaire du chef de l’État, il assure l’intérim selon les modalités prévues par la loi.
La nomination de Séraphin Moundounga à ce poste vise à consolider la chaîne de commandement au sommet de l’État, dans un contexte de transition politique apaisée mais encore fragile, où la population attend des signaux forts de stabilité, de compétence et de réforme.
Un retour au sommet pour une figure de rupture
Juriste de formation, ancien bâtonnier, Moundounga est l’un des visages marquants de la vie politique gabonaise. Ministre de l’Éducation nationale, puis de la Justice entre 2010 et 2016, il s’était illustré par son indépendance et son franc-parler, notamment en démissionnant du gouvernement et du Parti démocratique gabonais (PDG) en septembre 2016 pour protester contre les résultats contestés de l’élection présidentielle. Exilé pendant sept ans en France, il est rentré au pays après la chute du régime d’Ali Bongo, en octobre 2023.
Son bref passage à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a renforcé son profil d’homme d’institutions. Sa nomination à la vice-présidence marque donc un choix fort du président Oligui Nguema : celui de s’appuyer sur des personnalités expérimentées, respectées et rompues aux arcanes de l’État pour asseoir les fondations de la Cinquième République gabonaise.
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