L’élection d’Huguette Yvonne NYANA-EKOUME épouse AWORI ONANGA, à la présidence du Sénat est très clairement une avancée majeure dans la vie politique et institutionnelle nationale. Plus qu’un simple changement à la tête de la Chambre haute du Parlement, cet événement consacre un parcours d’État bâti dans la rigueur, la discrétion et la compétence, et traduit parfaitement la volonté souveraine des sénateurs de porter à leur tête une femme de méthode et d’expérience.
En effet, la nouvelle Présidente du Sénat est le produit d’un itinéraire académique exigeant, résolument orienté vers la gestion des affaires publiques. Diplômée du cycle A1 de l’École Nationale d’Administration (ENA) de Libreville en 2005, elle appartient à cette génération de hauts fonctionnaires formés à la maîtrise du droit, de l’administration et de la décision publique.
Elle est, par ailleurs, titulaire d’une Maîtrise en Droit public, option Administration publique, obtenue en 2003 à l’Université de Lomé (Togo), après l’obtention d’un Baccalauréat A1 au lycée National Léon Mba de Libreville en 1996. Cette formation juridique solide constitue le socle intellectuel d’une carrière entièrement dédiée au service de l’État.
Un parcours professionnel construit au cœur des institutions
L’itinéraire professionnel de la Présidente du Sénat est le reflet d’une carrière forgée dans les arcanes de l’administration centrale. Dès 2005, elle intègre l’Inspection générale des services du ministère en charge de l’Économie et du Budget, où elle exerce pendant près de neuf ans comme chargée d’études juridiques et administratives, contribuant au contrôle, à l’évaluation et à la modernisation de l’action publique.
Elle rejoint ensuite la Primature en qualité de conseillère du Premier ministre, avant d’occuper plusieurs responsabilités à la Caisse des pensions et des prestations des agents de l’État (CPPF), notamment comme attachée juridique puis directrice des prestations familiales. Ces fonctions lui permettent d’acquérir une connaissance fine des enjeux sociaux et statutaires de la fonction publique.
La reconnaissance de son expertise intervient en 2017 avec sa nomination comme Directeur général de l’Agence judiciaire de l’État, poste stratégique qu’elle occupe jusqu’en octobre 2023. À ce titre, elle pilote la défense des intérêts juridiques et financiers de l’État, dans un contexte souvent marqué par des contentieux complexes et à forts enjeux.
Ces dernières années, Huguette Yvonne NYANA-EKOUME épouse AWORI ONANGA a exercé des fonctions transversales de tout premier plan : conseillère technique du ministre des Comptes publics, puis Secrétaire générale successivement à la Vice-Primature en charge de la Planification et de la Prospective, au ministère de l’Économie et des Participations, et enfin au ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la lutte contre la vie chère, où elle exerce depuis mai 2025 comme Secrétaire générale par intérim.
Parallèlement, elle s’est illustrée par des engagements structurants : enseignante vacataire à l’École préparatoire aux carrières administratives, membre de la Commission d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI) depuis 2022, ainsi que participante active à plusieurs commissions d’audit et comités de pilotage relatifs à la réforme et à la modernisation de l’administration publique.
Peu exposée médiatiquement jusqu’ici, la nouvelle Présidente du Sénat n’appartenait pas au cercle fermé des figures politiques traditionnellement mises en avant. Son ascension repose davantage sur la constance du travail, la maîtrise des dossiers et la confiance de ses pairs que sur une trajectoire partisane classique.
Fait hautement symbolique, elle est issue d’une province qui n’avait encore jamais porté l’un de ses ressortissants à la tête d’une institution aussi élevée. Son élection revêt dès lors une portée historique, tant pour le Sénat que pour cette partie du pays longtemps tenue à l’écart des plus hautes responsabilités de l’État.
En élisant Huguette Yvonne NYANA-EKOUME épouse AWORI ONANGA à la présidence de la Chambre haute du Parlement, les sénateurs ont fait le choix d’une présidence fondée sur la compétence, l’expérience administrative et la connaissance intime de l’État. Ce vote envoie un signal fort : celui d’un possible renouvellement des élites, d’un rééquilibrage territorial assumé et d’une volonté d’ancrer la gouvernance parlementaire dans la rigueur institutionnelle.
À la tête du Sénat, elle incarne désormais une synthèse rare entre technicité administrative et légitimité politique, ouvrant la voie à une institution renforcée, plus inclusive et résolument tournée vers l’intérêt général.































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