Dans une atmosphère minée par des tensions autour de l’indépendance du système judiciaire, l’activiste Landry Amiang Washington a dénoncé des irrégularités dans sa récente arrestation. Incarcéré mardi après-midi à la prison centrale de Libreville, il a été libéré le lendemain grâce à l’intervention des autorités pénitentiaires, dénonçant un ensemble de violations de procédure qu’il considère comme une atteinte grave à la justice. Il faut dire que toute instruction obéit à des procédures régies par les dispositions en vigueur. Selon l’activiste celles-ci n’auraient pas été respecté.
Landry Amiang Washington retrace les circonstances ayant conduit à son arrestation. Il explique qu’ayant reçu une convocation de la Direction Générale des Recherches (DGR) il y a environ deux semaines, il s’est présenté au tribunal le 31 juillet. C’est à ce moment qu’il apprend sa mise en cause pour diffamation dans le cadre d’une affaire l’opposant à Hervé Patrick Opiangah, ancien ministre des Mines et elu de la commune de Mounana. Le juge en charge du dossier lui accorde une liberté provisoire, assortie d’une interdiction de quitter le territoire, sans toutefois lui permettre de se défendre sur les faits reprochés.
Cependant, le week-end suivant, Washington est informé de l’existence de mandats d’arrêt émis contre lui et un autre activiste, Stéphane Zeng. Soucieux de clarifier la situation, il se rend de nouveau à la DGR, où il est immédiatement transféré au tribunal, puis conduit à la prison centrale de Libreville, sans avoir été auditionné. « J’ai été incarcéré sans même savoir si cela concernait la même affaire ou une nouvelle », a-t-il précisé.
Critiques sévères du système judiciaire
Aussitôt relaxé, Landry Amiang Washington n’a pas tardé à exprimer son indignation face à ce qu’il perçoit comme une instrumentalisation du système judiciaire gabonais par des intérêts puissants. Il accuse certains acteurs d’avoir orchestré son incarcération pour des raisons politiques, allant jusqu’à qualifier cette arrestation d’arbitraire. Pour lui, ces actions ont pour objectif d’entraver le processus de Transition politique en cours dans le pays, une Transition qu’il soutient fermement tout en dénonçant les tentatives de manipulation au sein de l’appareil judiciaire. Pour lui, le problème serait plus profond, bien au-delà de sa petite personne.
« Je me bats pour un État de droit au Gabon, mais les procédures sont manifestement détournées », a-t-il souligné, rappelant qu’il n’a jamais été entendu sur les accusations de diffamation portées contre lui, une situation qu’il considère comme une violation de la présomption d’innocence.
Appel à la justice et à la transparence
Nonobstant les difficultés, Washington réitère son soutien au Comité de la Restauration des Institutions, espérant que ce changement de régime favorisera le rétablissement de la justice et des valeurs Républicaines. Néanmoins, il exhorte à la vigilance face aux manipulations potentielles qui pourraient saboter ces efforts.
Dans une déclaration finale, il a appelé le public à assister à son procès, affirmant disposer de preuves pour se défendre. « Si je suis coupable de diffamation, j’accepterai ma peine, mais les procédures doivent être scrupuleusement respectées », a-t-il insisté, avant de remercier le directeur de la prison pour avoir constaté les anomalies entourant son arrestation et facilité sa libération.
Cette affaire, qui agite la société civile gabonaise, suscite de nombreux débats sur l’indépendance de la justice et sur les pressions qu’elle pourrait subir. Les prochains développements seront scrutés avec attention, alors que la question de la manipulation du système judiciaire demeure un enjeu central.
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