L’affaire Warren connaît un nouveau tournant majeur. Après plusieurs semaines de vives critiques sur la lenteur et la gestion du dossier, la machine judiciaire s’est enfin remise en marche. Ce jeudi 30 octobre, le nouveau juge d’instruction, fraîchement désigné après la suspension de la magistrate Leïla Ndondo Ngossa, a pris une décision lourde de conséquences : six des sept suspects impliqués dans l’agression de l’adolescent Warren Loundou ont été placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Gros Bouquet.
Cette décision, accueillie avec un mélange de soulagement et d’émotion par la famille de la victime, vient clore une période d’incertitude. L’opinion publique, profondément choquée par les images de l’agression de ce jeune de 15 ans, réclamait depuis plusieurs semaines des actes forts. Les autorités judiciaires semblent désormais vouloir répondre à cette exigence de justice, en marquant leur volonté de reprendre la main sur un dossier devenu emblématique des dysfonctionnements de l’appareil judiciaire.
Une juge suspendue pour manquements graves
Le rebondissement s’est amorcé après la suspension de la juge d’instruction Leïla Ndondo Ngossa, décision prise par le Tribunal de première instance de Libreville. Selon des sources proches du dossier, plusieurs manquements graves dans la conduite de l’enquête auraient été relevés : retards dans les convocations, négligence dans l’audition des témoins, et surtout, absence de mesures conservatoires à l’égard des suspects malgré la gravité des faits. Ces irrégularités auraient sérieusement compromis la crédibilité de la procédure.
Face à la pression de l’opinion et aux critiques venant aussi bien du parquet que du Conseil supérieur de la magistrature, la présidence du tribunal a décidé de confier le dossier à un nouveau juge d’instruction réputé pour sa rigueur et sa fermeté.
Un dossier repris en main avec fermeté
Dès sa prise de fonction, le magistrat a entrepris une réévaluation complète du dossier, convoquant dans les plus brefs délais les sept adolescents suspectés d’avoir participé à l’agression. Les auditions se sont déroulées dans un climat de grande tension, sous la supervision du parquet et en présence des avocats de la défense.
Selon une source judiciaire proche de l’enquête, le nouveau juge a été frappé par la cohérence des témoignages et la gravité des faits reprochés. Plusieurs éléments matériels, notamment des vidéos et des dépositions concordantes, confirment l’implication directe de six des sept mis en cause. À l’issue des auditions, le magistrat a signé des mandats de dépôt immédiats, ordonnant leur transfert à la maison d’arrêt de Gros Bouquet, où ils ont été écroués dans la soirée.
Le septième adolescent, dont la participation aux faits reste à établir, a été laissé en liberté provisoire sous contrôle judiciaire, dans l’attente de nouvelles vérifications.
Une décision qui rassure et relance la confiance
Cette série de décisions marque une reprise en main ferme et assumée du dossier par la justice gabonaise. Pour la famille Loundou, qui n’a cessé de demander la vérité et la justice pour leur fils, cette évolution constitue une avancée majeure.
« Nous n’avons jamais perdu confiance dans la justice, mais nous voulions qu’elle agisse. Aujourd’hui, c’est un premier pas vers la vérité », a confié un proche de la famille, visiblement ému.
Du côté du parquet, on souligne la nécessité d’un procès exemplaire, qui devra non seulement punir les coupables mais aussi rétablir la crédibilité d’une institution fragilisée par des erreurs internes. L’affaire Warren, devenue un symbole de la lutte contre la violence juvénile et de l’exigence d’équité, pourrait ainsi marquer une étape décisive dans la réforme du système judiciaire gabonais.
La population, quant à elle, reste en attente d’un jugement rapide et juste. Dans les rues de Libreville, l’opinion est unanime : « Il fallait que la justice agisse. Maintenant, elle doit aller jusqu’au bout. »






























Discussion about this post