La polémique enfle autour d’Alain-Claude Bilie-By-Nzé. L’ancien Premier ministre, candidat à l’élection présidentielle d’avril 2025, a récemment déclaré qu’il ne soumettra pas ses comptes de campagne à la Cour des comptes, comme l’exige pourtant la loi électorale en vigueur. Une position qui fait déjà réagir au sein de la sphère politico-juridique. Explications.
Bilie-By-Nzé justifie son refus par le fait que sa campagne aurait été financée exclusivement sur fonds privés. À ses yeux, l’absence de fonds publics le dispenserait de cette formalité. Mais du côté de la Cour des comptes, la lecture est tout autre.
Dans un communiqué publié dimanche dernier, la haute juridiction budgétaire rappelle que tous les candidats à une élection présidentielle sont tenus de produire leurs comptes de campagne, quelles que soient les sources de financement utilisées. Il ne s’agit pas seulement d’une formalité administrative, mais d’une exigence légale visant à garantir la transparence du processus électoral.
Jusqu’à 10 ans d’inéligibilité
Les risques encourus par Bilie-By-Nzé ne sont pas minimes. S’il maintient sa position, il s’expose à des peines pécuniaires allant de 50 000 à 2 500 000 francs CFA, pour divers motifs : non-production des comptes, non-réponse aux injonctions de la Cour, ou encore entrave à son action.
Mais le plus grave reste l’éventuelle peine d’inéligibilité, prévue par la loi, pouvant aller de cinq à dix ans. Une telle sanction compromettrait sérieusement ses ambitions présidentielles pour l’horizon 2032, et pèserait lourd sur la suite de sa carrière politique.
Le dilemme de Bilie-By-Nzé
Alors que les regards sont tournés vers lui, une question demeure : va-t-il revoir sa position à la lumière des conséquences juridiques potentielles, ou persister dans sa lecture personnelle de la loi électorale ?
Le flou pourrait être levé dans les prochains jours, à mesure que la Cour des comptes poursuit ses contrôles et vérifications. En attendant, cette affaire met en lumière l’importance d’une régulation rigoureuse du financement politique et de la transparence démocratique.
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