La deuxième journée du procès de la « Young Team », ce mardi 11 novembre 2025, au Palais de justice de Libreville, a pris une tournure explosive. À la barre, un ancien proche collaborateur de l’ex-Première dame, Kim Oun, a livré un témoignage retentissant, révélant que l’État gabonais déboursait chaque année près de 2 milliards de francs CFA pour satisfaire les dépenses personnelles de Sylvia Bongo Ondimba : bijoux, vêtements de luxe, œuvres d’art et accessoires de haute couture.
Ces révélations, faites sous serment et devant la presse nationale et internationale, ont glacé la salle d’audience. Selon Kim Oun, ces dépenses somptuaires étaient couvertes par trois sociétés fictives créées au nom de Sylvia Bongo et de son fils Noureddin Bongo Valentin. Ces entreprises, qualifiées de « coquilles vides », servaient de paravent pour masquer l’origine des fonds et contourner tout contrôle administratif ou budgétaire.
Des fonds publics au service du luxe privé ?
Face aux juges, Kim Oun a affirmé avoir simplement obéi aux instructions reçues, décrivant avec précision le fonctionnement d’un système huilé où les transferts financiers s’effectuaient à travers des circuits opaques, parfois via des comptes offshore. Le procureur de la République n’a pas manqué de relever la gravité de ces aveux, évoquant un possible schéma de détournement massif de fonds publics et de blanchiment d’argent.
Ces accusations surviennent dans le cadre de la session criminelle spécialisée du 10 au 14 novembre 2025, consacrée au procès de la « Young Team », ce cercle restreint d’anciens collaborateurs et d’associés de la famille Bongo-Valentin, soupçonnés d’avoir orchestré des malversations financières d’ampleur.
Un scandale d’État aux ramifications internationales
Depuis le coup d’État d’août 2023, les enquêtes de la justice gabonaise ont mis au jour des flux financiers colossaux, souvent dissimulés à l’étranger, via des comptes anonymes et des acquisitions immobilières luxueuses. Les 2 milliards FCFA annuels évoqués par le témoin représenteraient à eux seuls plusieurs fois le budget d’un ministère social, révélant l’ampleur du fossé entre le train de vie du clan présidentiel et la réalité du peuple gabonais.
Demain, Kim Oun sera de retour à la barre, non plus comme témoin, mais comme accusé, pour répondre de faits présumés de complicité de détournement de fonds publics et de faux en écriture.
Le procès de la « Young Team » s’annonce déjà comme le plus retentissant scandale politico-financier de l’histoire récente du Gabon.































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