C’est un déplacement hautement symbolique. Ce lundi, le Président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a foulé le tarmac de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry pour une visite officielle à l’invitation de son homologue guinéen, Mamadi Doumbouya. Une rencontre au sommet entre deux dirigeants que tout semble rapprocher : la volonté de restaurer la souveraineté économique africaine et de bâtir un modèle de développement fondé sur la maîtrise des ressources nationales.
Au cœur de cette visite : le lancement officiel du méga-projet intégré mines-infrastructures de Simandou, l’un des plus ambitieux du continent. Porté par la Guinée, ce programme combine exploitation minière, construction ferroviaire et aménagement portuaire dans une logique de transformation industrielle et d’interconnexion régionale. Il s’agit là d’un tournant majeur pour l’Afrique de l’Ouest, et un signal fort adressé à ceux qui doutaient encore de la capacité du continent à concevoir et piloter des projets structurants à haute valeur ajoutée.
Pour le Président Oligui Nguema, cette participation va bien au-delà de la simple diplomatie protocolaire. Elle incarne la vision d’un Gabon maître de ses ressources, engagé, à l’instar de la Guinée, dans une politique de transformation locale du manganèse, du fer et d’autres minerais stratégiques. Le chef de l’État gabonais voit dans l’exemple de Simandou une source d’inspiration et de coopération concrète : « L’Afrique ne doit plus être un simple réservoir de matières premières. Elle doit devenir un centre de décision, de transformation et de prospérité partagée », aurait confié un proche collaborateur à Libreville avant le départ de la délégation présidentielle.
Sur le plan diplomatique, cette visite marque une étape clé dans le renforcement des relations entre Libreville et Conakry. Les deux capitales partagent une même conception du pouvoir : celle d’une gouvernance tournée vers la réforme, la responsabilité et la reconstruction des institutions sur des bases nationales solides. Depuis leur arrivée au pouvoir, les présidents Doumbouya et Oligui Nguema ont imposé une méthode : pragmatisme, transparence et recentrage sur l’intérêt général.
Au-delà des mines, les discussions bilatérales prévues entre les deux dirigeants devraient s’étendre aux domaines de la sécurité, de l’énergie, de l’agriculture et des infrastructures, autant de secteurs stratégiques où le savoir-faire gabonais et guinéen pourrait se compléter. Dans les cercles diplomatiques, on évoque déjà la possibilité d’une future alliance technique entre les ministères des Mines des deux pays, pour mutualiser les approches et renforcer le poids africain dans les négociations internationales.
En toile de fond, cette visite traduit également un mouvement de fond sur le continent : la montée en puissance d’une génération de dirigeants africains décidés à rompre avec la dépendance économique héritée. À travers le Gabon et la Guinée, deux nations en transition affirment désormais une même ambition : réconcilier souveraineté et développement.
Conakry et Libreville n’ont sans doute jamais été aussi proches. Et à travers cette rencontre, c’est toute l’Afrique qui s’observe, espérant voir émerger une nouvelle ère de coopération interafricaine fondée sur la dignité, la valeur du travail et la maîtrise du destin commun.































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