Réuni en Conseil des ministres ce jeudi 18 décembre 2025, l’exécutif gabonais a acté une série de décisions majeures traduisant une inflexion claire de la politique économique nationale. Sous l’impulsion du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, le gouvernement affiche désormais une volonté assumée de renforcer la souveraineté de l’État sur les ressources naturelles et les secteurs stratégiques de l’économie.
Au cœur de cette orientation figure le secteur minier, longtemps marqué par des conventions jugées déséquilibrées au détriment de l’intérêt national. Le Conseil des ministres a ainsi exigé la publication intégrale et l’audit de l’ensemble des conventions minières signées entre 2010 et 2024, une démarche inédite visant à restaurer la transparence et à réévaluer les engagements contractés par l’État.
Dans le même esprit, il est désormais acté que toute nouvelle entreprise minière opérant au Gabon devra intégrer une participation minimale de l’État fixée à 10 %, condition présentée comme non négociable. Cette exigence marque une rupture avec les pratiques antérieures et traduit la volonté des autorités de garantir une meilleure captation de la valeur issue de l’exploitation des ressources nationales.
La relance du projet stratégique de la mine de fer de Belinga, confiée à une task-force présidentielle dédiée, s’inscrit pleinement dans cette dynamique. Ce projet emblématique, longtemps enlisé, est désormais placé sous un pilotage direct, avec pour objectif non seulement l’exploitation du minerai, mais aussi sa transformation locale, la création d’emplois et l’industrialisation du territoire.
Au-delà du secteur extractif, le Conseil des ministres a également affiché son intention de gaboniser progressivement certains segments clés de l’économie, à commencer par la revente du ciment, actuellement largement dominée par des opérateurs non nationaux. L’ambition affichée est de renforcer la place des acteurs locaux dans la chaîne de valeur et de réduire la dépendance extérieure.
Enfin, l’exécutif a annoncé la reprise en main du secteur des jeux de hasard par un opérateur public. Cette décision vise à mieux encadrer une activité aux impacts sociaux sensibles, à lutter contre les dérives observées et à récupérer des recettes fiscales jusque-là insuffisamment maîtrisées.
À travers ces décisions, le gouvernement gabonais affirme une ligne politique claire : celle d’un État stratège, soucieux de reprendre le contrôle de ses leviers économiques, de sécuriser ses ressources et de mettre l’économie nationale au service du développement durable et du bien-être collectif.































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