
Face à des préoccupations croissantes concernant sa dette publique et la stabilité économique régionale, le Gabon réaffirme ses relations positives et « constructives » avec le Fonds monétaire international (FMI). Le ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima, a tenu à clarifier la situation macroéconomique du pays, en soulignant l’absence de tensions avec le FMI et le soutien continu de l’institution à ses réformes économiques.
Dans une interview exclusive accordée à EcoMatin, Henri-Claude Oyima a répondu aux spéculations en affirmant que les échanges avec le FMI, lors de la visite de sa dernière mission en novembre, se sont déroulés dans un climat positif. Le ministre a également précisé que le FMI avait salué les réformes entreprises par le Gabon, notamment dans la gestion budgétaire, et que le dialogue demeurait ouvert, bien que le pays ne soit pas actuellement sous un programme formel du FMI.
Une coopération continue
La dernière mission du FMI a eu lieu le 5 novembre, avec une rencontre importante entre le président gabonais, Brice Oligui Nguema, et le directeur Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie. Ce dernier a souligné les orientations économiques « solides » du Gabon, réaffirmant ainsi la disponibilité du FMI pour accompagner les priorités de développement du pays. Cependant, le Gabon n’a pas de programme en cours, suite à la suspension de l’accord MEDC après l’échec de la troisième revue en 2023. Néanmoins, le gouvernement gabonais précise que des échanges techniques et un soutien continu en assistance technique sont toujours en place.
Concernant les inquiétudes sur la dette du Gabon, Henri-Claude Oyima a insisté sur le fait que les déséquilibres actuels ne devaient pas être imputés au pays, soulignant que le Gabon respectait un critère de convergence de la CEMAC, avec un taux d’inflation maîtrisé à 1,2 %. Toutefois, le ratio d’endettement, qui s’élève à 72,8 %, reste légèrement au-dessus du seuil communautaire de 70 %. Mais, selon les autorités gabonaises, ces chiffres ne concernent que l’année 2024, et toute spéculation sur les projections 2025-2026 reste prématurée.
L’audit des finances publiques a également révélé une réévaluation du niveau d’endettement, suite à des emprunts sous-déclarés dans le passé, mais le gouvernement réfute toute relation directe avec les programmes du FMI dans d’autres pays de la CEMAC, notamment au Tchad ou en Centrafrique. En effet, le Tchad a récemment obtenu un accord avec le FMI d’un montant de 625 millions de dollars, et un premier décaissement de 38,5 millions de dollars a déjà été approuvé.
Un dialogue ouvert et transparent
Enfin, le gouvernement gabonais assure qu’il poursuivra un dialogue transparent avec le FMI et que les données macroéconomiques pour 2025-2026 seront communiquées en toute transparence, une fois le processus budgétaire clôturé d’ici la fin de l’année 2026. En dépit de l’absence de programme formel, le Gabon maintient sa coopération active et ouverte avec le FMI, réaffirmant ainsi son engagement envers une gestion rigoureuse de ses finances publiques et un développement durable.
Dans ce contexte, le Gabon entend continuer à œuvrer pour un avenir économique stable et prospère, en dépit des défis actuels.



























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