À Libreville, l’atmosphère est lourde et électrique, alors que le spectre d’un remaniement gouvernemental et administratif imminent plane sur la tête des ministres et hauts fonctionnaires comme une épée de Damoclès. Depuis le discours prononcé à Tchibanga par le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, l’inquiétude s’est transformée en véritable psychose au sein du gouvernement dirigé par Raymond Ndong Sima. Il faut dire que le Chef de l’État n’était pas allé avec le dos de la cuillère.
Les couloirs du pouvoir, d’ordinaire agités par les discussions stratégiques, sont aujourd’hui silencieux, comme si chacun retenait son souffle. Tous se demandent quand le couperet tombera. Le secrétaire général de la Présidence pourrait, à tout moment, faire cette « importante annonce » que beaucoup redoutent. Même ceux qui se croyaient indéboulonnables commencent à douter de leur destin. La tension est palpable, exacerbée par l’incertitude. Personne n’est épargné, pas même ceux qui ont toujours été considérés comme les piliers de l’administration. Le tour là, chacun panique.
Il faut dire que le Président de la Transition, selon certaines sources, n’est pas satisfait de la performance de certains de ses collaborateurs, y compris des ministres et des directeurs généraux. Les sourires confiants ont disparu, remplacés par des visages marqués par l’angoisse et la peur de perdre leur position privilégiée. Ce remaniement, s’il se confirme, pourrait bien signer la fin de certaines carrières politiques et administratives. Surtout pour ceux qui hier, se prenaient pour des petits génies. Mes frères la critique est facile, mais l’art difficile, ils vont certainement l’apprendre à leurs dépens.
Avec la campagne pour le « Oui » au référendum qui se profile à l’horizon, le moment du grand ménage semble de plus en plus proche. Ceux qui se considéraient naguère comme intouchables ne dorment plus sereinement. Le trafic intense sur la nationale, habituellement réservé aux périodes de vacances, cache en réalité un autre genre de mouvement. Les voyages se multiplient, non pas pour des raisons officielles, mais pour consulter des marabouts et autres figures mystiques, dans l’espoir de conjurer le mauvais sort, mais en homme averti le Président de la Transition vient d’interdire tout déplacement à l’étranger aux membres du gouvernement à l’occasion d’une semaine de congés accordée (lire notre article).
L’atmosphère est chargée d’une tension palpable, comme si l’air lui-même s’était densifié sous le poids des inquiétudes. Les spéculations vont bon train, alimentées par la peur de l’inconnu et la crainte de voir s’effondrer des empires personnels. Pour le reste de la population, ce remaniement est attendu avec impatience, presque avec délectation. Certains se préparent déjà à suivre le dénouement avec des bols de popcorn, comme pour assister à un spectacle dont l’issue reste encore incertaine.
L’avenir de plusieurs figures de la haute administration gabonaise est aujourd’hui suspendu à un fil, et seul le temps nous dira qui tombera et qui survivra à cette épreuve de feu dont le dénouement pourrait intervenir dans la foulée de la célébration du premier anniversaire du coup de Libération. Affaire à suivre…
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