C’est très clairement l’un des points culminants de la récente enquête parlementaire. GSEZ (Gabon Special Economic Zone) a récemment publié un communiqué de presse tentant de justifier l’achat controversé de la Société Nationale des Bois du Gabon (SNBG) pour la somme symbolique de 1 million de FCFA. Mais au lieu de clarifier la situation, ce communiqué a suscité davantage de scepticisme et de critiques, et cela, à juste titre.
En dépit de ses efforts pour démystifier les « informations » circulant sur les réseaux sociaux, le communiqué de GSEZ a surtout révélé une tentative désespérée de manipulation de l’opinion publique. En effet, GSEZ admet avoir acquis la SNBG pour le prix dérisoire de 1 million de FCFA, tout en soulignant les dettes colossales de l’entreprise et la nécessité de sa restructuration. Or, cette justification apparaît largement insuffisante face aux conclusions accablantes de l’enquête parlementaire et aux dénonciations de la société civile.
Une Justification Bancale
Le cœur du problème réside dans le fait que GSEZ n’a pas fourni de véritables explications convaincantes sur les conditions de cette transaction. Les dettes de la SNBG, bien que substantielles, ne justifient pas un prix d’achat aussi symbolique, c’est une aberration, car on parle ici d’une société importante pour le pays. Le communiqué mentionne les dettes évaluées à plus de 30 milliards de FCFA, la crise de liquidité, et l’absence d’autres offres compétitives. Sauf que, ces éléments n’expliquent en rien pourquoi la transaction n’a pas été mieux encadrée ou soumise à un contrôle plus strict, en particulier lorsque des milliards de fonds publics sont en jeu.
Une Tentative de Manipulation
Au lieu de s’expliquer devant les enquêteurs parlementaires, GSEZ a choisi la voie de la communication publique, probablement dans l’espoir de détourner l’attention. Cette stratégie soulève des questions sur la nature de leurs intentions. La publication de ce communiqué, accompagnée de ce qui semble être une campagne d’arrosage médiatique pour en amplifier la portée, ne fait qu’accentuer le sentiment de méfiance et démontre que l’enquête parlementaire a touché au bon endroit.
Des Réponses Attendues Ailleurs
Ce qui choque davantage, c’est que GSEZ ait préféré ce communiqué de presse pour « clarifier » la situation plutôt que de fournir les documents et les justificatifs nécessaires devant la commission d’enquête parlementaire. En refusant de coopérer pleinement avec les enquêteurs, GSEZ donne l’impression de vouloir contourner les procédures officielles et de se soustraire à un examen rigoureux, sauf que le board de cette entreprise doit impérativement comprendre que le pays a changé.
Une Rétention d’Information ?
Si, comme le suggèrent certains membres de la société civile, GSEZ a retenu des informations importantes au moment de l’enquête, cela constitue une violation grave, d’autant plus que les déclarations faites sous serment sont soumises à des sanctions légales. Ce manque de transparence renforce l’idée que GSEZ n’a pas agi dans l’intérêt public, mais plutôt pour ses propres bénéfices. Pour être plus précis, ceux de l’ancien régime.
Le communiqué de GSEZ, loin de dissiper les doutes, les amplifie. En choisissant la voie de la communication publique et en arrosant les médias d’argent pour faire passer leur message, GSEZ a non seulement échoué à clarifier les faits, mais a également montré un mépris évident pour les procédures en vigueur et le respect de la transparence. Les citoyens et les organisations de la société civile attendent toujours des réponses claires et officielles, non des tentatives de justification dans les médias.
La véritable clarification de cette affaire doit venir des instances légales et parlementaires, et non d’une campagne de communication déconnectée de la réalité.
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