Les 27 et 28 novembre 2025 marquent une étape déterminante dans le second cycle d’examen de l’application de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC). Pendant deux journées de restitution successives, les administrations gabonaises, sous la coordination de la Commission Nationale de Lutte contre la Corruption et l’Enrichissement Illicite (CNLCCEI), ont passé en revue deux chapitres essentiels de la Convention, approfondissant les mesures déjà engagées et identifiant les défis qui subsistent. Une dynamique qui traduit la volonté du Gabon de renforcer sa gouvernance publique, d’améliorer la transparence et de s’aligner pleinement sur les standards internationaux.
Deux journées de restitution, deux chapitres examinés
Le jeudi 27 novembre 2025 a été consacré au Chapitre II de la Convention, qui traite des mesures préventives contre la corruption. Cette session a permis d’examiner en détail les politiques nationales, les mécanismes institutionnels, les codes de conduite, la gestion des finances publiques et la transparence dans les marchés publics.
Le vendredi 28 novembre 2025, les travaux se sont poursuivis avec l’examen du Chapitre V, dédié à la récupération des avoirs. Un chapitre crucial pour les États, puisque la restitution des biens détournés conditionne la justice économique et le rétablissement de la confiance nationale et internationale.
Ces deux journées, tenues de au siège de la Commission, ont rassemblé les administrations, les experts sectoriels et les membres de l’Équipe Nationale d’Évaluation, dont M. Jean Luc TOUNG ONDO. Sa participation était essentielle aux travaux de restitution et de synthèse portant sur les chapitres II et V.
Un travail d’auto-évaluation structuré et transparent
Ces sessions de restitution viennent clôturer une longue période d’auto-évaluation, étape clé du mécanisme d’examen de la CNUCC. Ce processus vise à établir avec exactitude :
• les mesures anticorruption déjà en vigueur,
• les difficultés rencontrées,
• les bonnes pratiques développées,
• les réformes à envisager pour une mise en conformité complète.
Lors des travaux du 27 novembre, les discussions ont rappelé l’importance des articles 5, 6, 7 et 9 de la Convention, qui imposent aux États des exigences strictes en matière de prévention, de gestion publique, de régulation du secteur public et de transparence financière. Les experts ont souligné la nécessité d’un renforcement continu des capacités, notamment dans la gestion des finances publiques et la lutte contre le blanchiment d’argent.
Le lendemain, l’analyse du Chapitre V a permis de revenir sur les procédures de gel, de saisie, de confiscation et de restitution des avoirs issus d’infractions de corruption. Une dimension stratégique pour le Gabon, où l’amélioration des circuits de traçabilité financière demeure une priorité.
La CNLCCEI, cheffe d’orchestre du processus
La CNLCCEI a joué un rôle central dans l’organisation et la coordination de ces travaux. Elle a veillé à ce que chaque administration apporte des contributions cohérentes à la liste de contrôle de l’ONUDC. La Commission a également rappelé que la mobilisation de tous, institutions publiques, société civile, secteur privé, est indispensable pour garantir la qualité de l’évaluation.
Elle a aussi insisté sur le fait que la lutte contre la corruption ne peut progresser qu’à travers la transparence, le partage d’informations et la formation continue des acteurs impliqués.
Clôture de l’auto-évaluation : cap sur l’évaluation par les pairs
La phase nationale d’auto-évaluation s’achève officiellement le 30 novembre 2025. À partir de cette date, comme annoncé, la CNLCCEI transmettra l’ensemble des données collectées à l’ONUDC. Cette transmission ouvrira la voie à la phase d’évaluation par les pairs, l’une des étapes les plus importantes du mécanisme, car elle permet :
• de confronter les conclusions nationales à l’analyse indépendante d’États tiers,
• de renforcer la crédibilité du processus,
• d’identifier les réformes prioritaires à mettre en œuvre,
• de consolider la coopération internationale du Gabon.
Un engagement national confirmé
Lors des échanges précédents, notamment lors de la rencontre du 25 octobre 2025, M. Séraphin Ondoumba, Point focal du Gabon auprès de l’ONUDC, avait rappelé l’importance de ce mécanisme. Il avait souligné la participation active de la société civile et les avancées réalisées par le pays malgré les défis persistants.
En poursuivant cette dynamique, les autorités gabonaises réaffirment leur volonté de renforcer la transparence, de consolider la gouvernance publique et de promouvoir une lutte contre la corruption qui soit durable, crédible et conforme aux standards internationaux.
À l’issue de ces deux journées structurantes, le Gabon confirme sa détermination à faire de la lutte contre la corruption un pilier de sa reconstruction institutionnelle et de son développement.































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