Dans un spectacle digne d’une tragédie théâtrale, la Cour Criminelle Spéciale gabonaise continue de se surpasser dans l’absurde en envoyant magistrats et huissiers pour vérifier l’hospitalisation de Brice Laccruche Alihanga (BLA). Oui, vous avez bien lu : à l’ère des télécommunications et des certificats médicaux, notre vaillante justice préfère envoyer une équipe pour constater de visu que BLA est bien en soins intensifs. Il semble que la prochaine étape soit de vérifier si le personnel médical porte bien leurs blouses blanches et si les équipements sont branchés.
Monsieur Laccruche Alihanga, plongé dans un état critique et inconscient, doit sûrement apprécier cette attention particulière de nos juges qui insistent pour que la suspension de son procès ne dure que jusqu’au 18 juin à 9h. Pas un jour de plus, pas une minute de plus ! Après tout, qui a besoin de se remettre complètement d’une hospitalisation en soins intensifs ? La santé est si secondaire quand il s’agit de remplir le calendrier judiciaire.
Ce zèle judiciaire, à peine voilé sous un masque d’objectivité, frôle l’acharnement. Qui aurait pensé que la justice gabonaise se transformerait en reality show où les juges jouent les premiers rôles, et où l’humanité et la compassion sont reléguées au rang de figurants sans dialogue ? Peut-être aurions-nous dû faire appel à des experts en scénographie plutôt qu’à des médecins pour gérer la situation de Monsieur Laccruche Alihanga.
Mais ne vous inquiétez pas, le Collectif des Avocats veille au grain. Tandis que les juges comptent les jours et les heures comme des geôliers zélés, les défenseurs de BLA rappellent que le droit à un procès équitable inclut le droit de pouvoir se défendre, ce qui est plutôt difficile quand on est inconscient et sous machines. Ironie de l’histoire, il semble que les magistrats aient oublié ce détail dans leur hâte à faire de cette affaire un exemple.
L’absurde atteint son paroxysme quand on pense à ce que tout cela révèle de notre système judiciaire : une insensibilité glaçante face à la souffrance humaine et une obstination bureaucratique qui ferait rougir Kafka lui-même. Les spectateurs de ce triste théâtre judiciaire ne peuvent que se demander : à quand la prochaine farce ?
En attendant, le 18 juin à 9h, notez bien cette date, car apparemment, c’est le moment précis où la santé de Brice Laccruche Alihanga doit miraculeusement se rétablir, selon les oracles de la justice gabonaise. À moins, bien sûr, que la réalité ne joue encore un mauvais tour à nos juges.
Discussion about this post