Mercredi, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a tenu au Palais Rénovation une réunion stratégique avec les responsables du Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Cadastre, de l’ANUTTC (Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre), ainsi que du Conseil économique, social et environnemental (CESE). En ligne de mire : l’accélération de la reprise administrative des terrains du domaine public, condition préalable à plusieurs projets structurants, notamment la cité administrative de Libreville et la voie stratégique Jeanne Ébori–ancienne Sobraga.
Une vision claire : restaurer l’autorité de l’État sur le foncier
La rencontre s’inscrit dans une volonté présidentielle affirmée de planifier le développement urbain, de sécuriser les assiettes foncières publiques et d’endiguer l’anarchie foncière qui gangrène Libreville depuis des années. Pour le chef de l’État, il est temps de remettre de l’ordre dans la gestion du sol urbain, et ce, dans le respect des droits des populations, mais avec une rigueur sans faille envers les dérives observées.
Relogement et humanité, mais fermeté contre la spéculation
Le président Oligui Nguema a salué les efforts de relogement déjà entrepris en faveur des familles impactées par les opérations de déguerpissement. Mais il a aussi haussé le ton contre la spéculation foncière. Il a exigé l’ouverture d’enquêtes ciblées sur les ventes frauduleuses, les morcellements illégaux et l’occupation illicite des terrains publics, avec à la clé des sanctions exemplaires.
Cette position s’inscrit dans une dynamique de tolérance zéro face aux abus qui entravent les projets d’intérêt général. Dans la même logique, le président a ordonné le démarrage immédiat des travaux, sans délai administratif.
Descente inopinée sur le terrain
Informé de la supposée présence de sans-abri sur les sites concernés, le président s’est personnellement rendu sur les lieux, illustrant sa volonté de ne pas gouverner à distance, mais dans la réalité du terrain. Selon un communiqué de la présidence, aucun cas de personnes dormant à la belle étoile n’a été constaté, seul un groupe de jeunes gardant les biens des familles relogées étant encore présent sur les sites.
Reprise du contrôle urbain : le nouveau pacte gabonais
Cette démarche s’inscrit dans le projet plus large de reprise du contrôle urbain par l’État, dans une logique de développement cohérent, planifié et durable de la capitale. En fixant le cap, Oligui Nguema envoie un signal clair : Libreville sera reconstruite selon des règles, une vision, et dans l’intérêt général.
À travers cette audience et cette descente de terrain, le président de la Transition confirme sa méthode : allier pragmatisme et fermeté, dialogue et discipline, pour réconcilier l’État avec ses missions essentielles.
Une capitale moderne passe par une gouvernance foncière assumée.
Oligui Nguema semble avoir compris qu’il ne peut y avoir de développement durable sans une maîtrise souveraine de l’espace urbain. La cité administrative et les voies de désengorgement à venir pourraient bien devenir les premiers jalons d’un Libreville réinventé, au service de tous.
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