Dans un contexte où la stabilité politique et les transitions démocratiques sont au cœur des préoccupations de nombreux États africains, il est pertinent de comparer les différentes approches adoptées. Alors que le Gabon, sous la gestion du Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, est souvent critiqué par ses propres concitoyens, ils nous semblent nécessaire de procéder à une analyse approfondie pour définir la cohérence, mais surtout l’approche qui pourrait servir d’exemple pour d’autres nations.
Au Burkina Faso, le régime militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, issu d’un coup d’État en septembre 2022, a récemment annoncé une prolongation de la transition pour une durée de cinq ans supplémentaires. Cette décision, adoptée lors des assises nationales de Ouagadougou le 25 mai, soulève de nombreuses interrogations sur le respect des principes d’un retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement possible, mais essentiellement sur la nature des intentions du capitaine. En supprimant les quotas alloués aux partis politiques dans l’assemblée législative de transition, le régime de Traoré marginalise les forces politiques traditionnelles et démontre sa volonté de monopoliser le pouvoir.
De plus, cette charte permettrait potentiellement au capitaine Traoré de se présenter aux élections présidentielles suivantes, ce qui pourrait aboutir à un mandat total de 18 ans, en cas de réélections successives. Cette situation ne sera pas unique en Afrique de l’Ouest. Rassurez-vous Niger et le Mali semblent s’orienter vers des schémas similaires, où les transitions militaires s’éternisent, compromettant ainsi le retour à un régime civil démocratiquement élu. Une véritable aberration qui est aux antipodes même d’une réforme institutionnelle. A-t-on vraiment besoin de huit ans pour poser les bases d’une véritable démocratie avec des institutions fortes ?
La Transition Gabonaise : Une Approche Concertée et Limitée dans le Temps
En contraste, la transition gabonaise menée par Brice Clotaire Oligui Nguema se distingue par sa clarté et son souci de l’inclusion. Dès son accession à la magistrature suprême, le Général de Brigade a indiqué où il voulait aller, c’est-à-dire à une restauration des Institutions pour un retour à l’ordre constitutionnel dans les plus brefs délais.
Le récent dialogue national inclusif n’a fait que mettre en lumière sa vision. En effet, la durée de la transition a été fixée à deux ans, avec une possibilité de prolongation d’une année seulement en cas de force majeure. Cette durée limitée reflète une volonté de retourner rapidement à un ordre constitutionnel démocratique, évitant ainsi les dérives autoritaires observées ailleurs.
Le processus gabonais se caractérise par une participation inclusive, englobant les militaires, la société civile et les partis politiques. Cette approche a pour objectif de reconstruire le pays sur des bases solides et unifiées, contrairement à une transition divisée ou monopolistique. La cohésion sociale et politique est au cœur de cette transition, garantissant ainsi un retour à une démocratie représentative et stable.
Reconnaissance Internationale et Réintégration Régionale
La transition gabonaise bénéficie également d’un soutien diplomatique significatif. Le pays a réintégré la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et est sur le point de réintégrer l’Union africaine, illustrant ainsi la reconnaissance de ses efforts sur la scène internationale. Par ailleurs, la participation du Gabon à divers forums et sommets de haut niveau, notamment la prochaine visite du Général Nguema à Paris, témoigne de son engagement et de son intégration dans la diplomatie mondiale.
Face aux transitions prolongées du Burkina Faso, du Mali, du Niger et de la Guinée Conakry, la transition gabonaise pilotée par Brice Clotaire Oligui Nguema se présente comme un modèle de cohérence et de responsabilité. En favorisant l’inclusion et en limitant la durée du processus de transition, le Gabon démontre qu’il est possible de naviguer vers un avenir démocratique stable et respectueux des principes démocratiques.
Ce modèle pourrait inspirer d’autres nations en quête de stabilité et de progrès démocratique en Afrique.
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