Lundi, le Collectif des Avocats de Brice Laccruche Alihanga a publié un communiqué de presse accusant la Cour Criminelle Spécialisée de graves atteintes aux droits de la défense lors du procès de leur client. Brice Laccruche Alihanga, ancien haut fonctionnaire, notamment, directeur de cabinet du président déchu, fait face à des accusations de détournement de fonds publics et de blanchiment, qu’il conteste vigoureusement.
Un procès sous le signe du règlement de comptes ?
Selon le Collectif, les poursuites contre l’ancien messagé intime d’Ali Bongo Ondimba, sont manifestement biaisées et relèvent du règlement de comptes. Ils rappellent que le Président de la Transition lui-même avait publiquement affirmé l’innocence de Laccruche, soulignant que les accusations étaient une manipulation de l’ancien régime. Nonobstant cette déclaration, le procès s’est poursuivi sous des auspices inquiétants.
Des droits de la défense bafoués
Les avocats dénoncent un procès où les droits de la défense ont été systématiquement violés. Ils rapportent que la parole a été refusée à la défense à plusieurs reprises, et que l’instruction se déroule uniquement à charge. Lors de l’audience de ce jour, la défense a tenté de soulever une exception d’irrecevabilité concernant la constitution de partie civile de l’État, arguant que les fonds en question provenaient d’un compte privé d’une SARL. Cette argumentation a été ignorée par le président de la Cour, qui a refusé à la défense le droit de répliquer.
Un geste de protestation
Face à ce qu’ils considèrent comme une parodie de justice, les avocats de Brice Laccruche Alihanga ont décidé de quitter la salle d’audience en signe de protestation. Ils soulignent également la dégradation de l’état de santé de leur client, aggravée par des années d’incarcération inhumaine, et craignent que sa récente liberté provisoire soit menacée par une procédure judiciaire qu’ils qualifient d’inéquitable.
Un appel à la vigilance
Le Collectif des Avocats en appelle à la conscience du peuple gabonais et à la vigilance de la communauté internationale pour garantir que les principes de justice et d’équité soient respectés. Ils insistent sur l’impérieuse nécessité de mettre en place une justice véritablement indépendante et impartiale pour la restauration de l’État de droit au Gabon.
Ce communiqué de presse met en lumière les défis persistants du système judiciaire gabonais malgré les promesses de changement et de la liberté de la justice. Le combat pour une justice équitable reste au cœur des préoccupations des défenseurs des droits humains et des observateurs internationaux.
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