Le procès de Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo président déchu, accusé de détournement de fonds publics, a révélé des dysfonctionnements alarmants au sein du système judiciaire gabonais. Ce troisième procès, s’inscrit dans un contexte de forte tension et de controverses sur la conduite des magistrats, le respect des droits de la défense et les ingérences du ministère public.
Recul inquiétant de la justice et non-respect des droits de la défense
Depuis le début de cette affaire, la justice gabonaise semble prendre un chemin qui emmène à s’interroger sur sa crédibilité, car marqué par un recul des principes fondamentaux qui la régissent. Les droits de la défense, pourtant sacro-saints, sont régulièrement bafoués. Les injonctions du ministère public devant la cour montrent une volonté de pression sur les juges, mettant en péril l’impartialité de l’institution.
Implication partisane des magistrats
L’impartialité du juge d’instruction, en charge du dossier de Brice Laccruche Alihanga, est remise en cause par sa prise de position apparente en faveur de l’accusation. Cette situation est exacerbée par le président de la juridiction, qui semble soutenir l’Agence Judiciaire de l’État sans fournir de preuves tangibles. Ces attitudes renforcent l’impression d’une justice instrumentalisée, où les décisions sont orientées non par des faits, mais par des considérations.
La question piège des fonds publics
Le cœur du procès repose sur la nature des fonds présents sur un compte bancaire lié à Ali Bongo à la BGFIBank. Nonobstant la reconnaissance par les avocats de l’État du caractère privé de ce compte, la justice persiste à le considérer comme contenant de l’argent public. Cette obstination soulève des interrogations légitimes : comment déterminer que des fonds dans un compte privé sont publics, surtout sans preuves documentaires ? Cette incohérence pointe soit vers une incompétence flagrante des magistrats, soit vers des motivations plus obscures et profondes.
Une véritable théâtralisation judiciaire
Le procès de Brice Laccruche Alihanga ressemble de plus en plus à une parodie de justice, une mise en scène destinée à masquer des carences graves dans le traitement de l’affaire. L’impossibilité de fournir des preuves solides pour accuser Alihanga renforce cette perception. En effet, sans documents attestant la nature publique des fonds, comment les avocats de l’État peuvent-ils réclamer leur restitution ?
Un imbroglio juridique autour de la défense
La situation a atteint un point critique, lorsqu’un incident a provoqué des suspensions d’audience. La question de la désignation des avocats pour Brice Laccruche Alihanga a plongé le barreau et la juridiction dans un imbroglio juridique. Le ministère public et le barreau ont contesté leurs responsabilités respectives, laissant le bâtonnier seul compétent pour commettre un avocat. Cette confusion ajoute une couche supplémentaire de chaos à un procès déjà sous haute tension.
Le procès de Brice Laccruche Alihanga est symptomatique d’une justice en crise au Gabon. Les pratiques observées des pressions du ministère public, la partialité des magistrats, le non-respect des droits de la défense dessinent le tableau d’un système judiciaire à la dérive à bout de souffle et apparemment aux ordres du plus offrant. À ce titre, il est impératif de rétablir les principes fondamentaux de la justice pour garantir un procès équitable et restaurer la confiance du public dans l’institution judiciaire.
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